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[Psychologie] Psychopathologie et troubles mentaux

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Message  C. Kean Lun 27 Oct 2014 - 15:50


[Psychologie] Psychopathologie et troubles mentaux Captur11


[Psychologie] Psychopathologie et troubles mentaux Vol-au-dessus-dun-nid-de-coucou-culte
Je ne rate jamais une occasion de caser un Jack Nicholson.


:/!\:  FICHE EN COURS DE REDACTION ET DE CONSTRUCTION  :/!\:


____Sommaire :

____Introduction à la psychopathologie
________* Définitions et notions à connaître
________* Bref aperçu historique de la folie
________* Organisations pratiques (les psys, les approches, les thérapies et traitements, le DSM)

____Les troubles habituellement diagnostiqués pendant l'enfance ou l'adolescence
________* Trouble du Déficit de l'Attention avec Hyperactivité (TDA/H)
________* Troubles Envahissants du Développement (TED)
________* Autres troubles (retard mental, troubles du développement moteurs, troubles du langage)

____Schizophrénie et syndromes délirants
________* Schizophrénie
________* Syndrome délirants

____Les troubles de l'humeur

____Les troubles anxieux
________* Trouble panique / agoraphobie
________* Phobie sociale
________* Phobie spécifique
________* Troubles obsessionnel compulsif (TOC)
________* Etat de Stress Post-Traumatique

____Les troubles somatoformes
________* L'hystérie de conversion.

____Les troubles dissociatifs
________* Trouble dissociatif de l'identité
________* Dépersonnalisation

____Les troubles des conduites alimentaires
________* Anorexie mentale
________* Boulimie

____Les troubles de la personnalité
________* Groupe A : personnalités paranoïde, schizoïdes, schizotypique.
________* Groupe B : personnalités anti-sociale, borderline, histrionique, narcissique.
________* Groupe C : personnalités évitante, dépendante, obsessionnelle compulsive.


:/!\:  FICHE EN COURS DE REDACTION ET DE CONSTRUCTION  :/!\:


Cette fiche n'est bien sûr pas exhaustive, j'ai pris le parti de choisir des troubles "stars" dans les fictions (c'est à dire ceux qu'on retrouve souvent).
Cela dit je prendrai également en compte vos éventuelles demandes ou questions ~


C. Kean

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[Psychologie] Psychopathologie et troubles mentaux Empty INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE

Message  C. Kean Lun 27 Oct 2014 - 18:13

bandehaute

INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE

[Psychologie] Psychopathologie et troubles mentaux Gif_jack_shining


____Définitions et notions à connaitre :

________Définition générale de la psychopathologie :

____Etymoligiquement tout est dit : pathos renvoie à la souffrance (à la passion), et psyché à l'âme/esprit.
____La psychopathologie englobe l’étude psychologique des maladies mentales et des dysfonctionnements psychiques des sujets réputés « normaux ».
____La psychopathologie est une branche de la psychologie qui s’appuie sur la connaissance du fonctionnement normal pour dégager, décrire et analyser les conduites pathologiques (= manifestations psychiques et comportementales dont souffre les individus) et son but est de décrire le fonctionnement, la genèse et les processus qui en permettent le changement.
____On doit tenir compte de la variabilité individuelle (on n’est pas tous égaux devant les conflits de l’existence, on ne réagit pas de la même façon) et de la relativité sociale et culturelle des symptômes et des comportements selon les époques, la tolérance du milieu, l’individu, le professionnel consulté, la présentation des symptômes par le patient et selon les capacités de prises en charge institutionnelles.
____La psychopathologie est très liée à la manière dont la société s’est préoccupée de prendre en charge, protéger et soigner les malades mentaux, mais aussi de ce qu'elle considère comme une maladie mentale. Elle nécessite donc d'être questionnée au cas par cas par plusieurs approches.

________La question du normal et du pathologique :

____Il y a de grandes difficultés pour la société à désigner ce qui est normal et ce qui ne l'est pas. En psychologie, on considère qu'il y a une continuité entre le normal et le pathologique, et qu'on ne peut pas marquer une différence nette comme c'est plus souvent le cas en médecine. Pour Freud, la différence n’est pas qualitative mais quantitative. Ce sont les mêmes mécanismes à l’œuvre, mais. Ce qui fait la différence, c’est quand les symptômes deviennent source de souffrance et que le sujet ne peut plus vivre avec, lorsqu’ils sont trop invalidants, lorsqu’ils ont un impact sur la sphère affective, sociale et professionnelle. Bref, quand le fonctionnement général de la personne est atteint.

Il y eu trois grandes tentatives de définition de la normalité :

  • La normalité statistique : au XIXème siècle, le mathématicien Quételet (1796-1874) est le premier à appliquer la courbe de Gauss à la distribution de différentes données humaines. Selon cette conception, l’homme normal est définit par la moyenne, à plus ou moins un ou deux écart-type.
    ____→ avantage :  le critère est indépendant de tout système de valeur et peut être observé empiriquement.
    ____→ inconvénient : caractère asymétrique de la signification des points de coupure entre normal et anormal : tout écart à la moyenne est anormal, d'un côté comme de l'autre, sans tenir compte des différences de signification. Canguilhem donne une forme plus moderne à la pensée de Quételet : la normalité est la meilleure adaptation de l’organisme à son milieu. La critique porte sur la signification des points de coupure entre le normal et le pathologique.
  • La normalité comme norme sociale : on considérerait comme malade toute personne adoptant un comportement socialement réprouvé. Cette définition pose la question de la déviance (au niveau individuel, la déviance n'est pas pathologique). On considère comme déviant celui qui ne respecte pas les normes morales et sociales et qui les transgresse.
    ____→ inconvénient : danger, dans ce contexte, l’originalité risque d’être considérée comme de la folie, de l’anormalité. Dépendante des cultures et des époques.
    ____Sélosse (1923-1995) : « aucune conduite n'est déviante en soi, c'est la signification qu'on lui prête en fonction de critères normatifs individuels et sociaux qui lui confère ce caractère. »
  • La normalité comme absence de maladie : celui qui est normal est celui qui n’est pas malade. Cependant, la maladie est une notion qui peut être subjective.
    ____→ notion subjective et culturelle de la maladie : quand est-on malade ? Inégalité devant la sensation d'être malade et devant la tolérance à la souffrance.
    ____→ que fait-on des individus trop bien adaptés, hyper-adaptés qui entre dans le pathologique si cette hyper-adaptation se fait au détriment de leur développement personnel (mécanisme de défense trop figés, rigide et stéréotypé).
    ____Pour Beauchesne, il faut tenir compte de la normalité fonctionnelle : « on considère comme normal un état approprié à un individu en raison de ses caractéristiques et de ses buts ».


________Quelques définitions supplémentaires :

Sémiologie : Ensemble des signes (et des symptômes) qui permettent de reconnaître une maladie ou un état pathologique.
____->Deux choses à retenir :

  • Un signe tout seul n’a aucune valeur diagnostique. Ce n’est qu’en association avec d’autres signes qu’il va prendre sens dans un tableau clinique.
  • Un même signe peut apparaître dans des tableaux très différents. Ex : tristesse = dépression / démence / schizophrénie…

Signe : Le signe se situe du côté de l’observateur. Le clinicien observe le patient et va chercher à repérer dans le discours ce qui est un signe d’une pathologie. Le signe concerne donc ce que voit et entend le clinicien.

Symptôme : Le symptôme se situe du côté du sujet. C’est ce dont se plaint le sujet. Le clinicien écoute la manière dont le patient va exprimer ses difficultés. Le symptôme concerne donc ce que dit et ressent le sujet.

Syndrome : Regroupement de signes ou de symptômes qui vont ensemble. On peut le retrouver dans différents tableaux cliniques.
Ex : la tristesse est un symptôme qui rentre dans la catégorie du syndrome dépressif qui peut être rencontré dans le diagnostic de dépression, de démence… C’est trans-nosographique (on peut le rencontrer dans différentes pathologies).

Maladie : Désigne un regroupement typique de signes qui sont corrélés entre eux et qui sont d’évolution caractéristique et prévisible, et qui est identique d’un patient à l’autre. Elle se caractérise par la stabilité d’un ensemble de signes ; c’est ce qui fait qu’une maladie se distingue radicalement d’une autre maladie. Dans le modèle médical, on postule qu’une cause agit sur l’organisme pour produire une maladie.
Ce terme est moins utilisé en psychopathologie qu’en médecine car souvent en psychopathologie, on ne connaît pas la cause ou alors elle est pluri-factorielle.

Étiologie : Recherche de l’origine de la maladie. Dans le domaine de la pathologie mentale, l’étiologie, la plupart du temps, est soit inconnue, soit pluri-factorielle. C’est donc plutôt la recherche des origines de la pathologie.

Nosologie : Branche de la médecine. Discipline qui étudie les caractères distinctifs des maladies en vue de leur classification. Elle s’occupe donc de donner des noms aux maladies et de les définir. Elle permet d’établir la nosographie.

Diagnostic (différentiel) : Acte qui regroupe les signes et les symptômes et qui les rattache à une maladie qui a sa place dans le cadre nosologique. Action de déterminer une maladie. Le diagnostic a une dimension probabiliste, hypothétique ; il est sujet à changement, donc à discussion. Quand on discute le diagnostic, on fait du diagnostic différentiel.


____Bref apperçu historique de la folie :

:/!\: Il ne s'agit que d'un aperçu rapide. Pour plus de détails et d'informations je vous conseille ces deux lectures :

  • La folie, R. Jaccard dans la collection Que sais-je ? des éditions PUF : court, facile à lire, avec des chapitres sur l'éthnopsychiatrie et les problématiques actuelles du milieu psychiatrique.
  • La folie - Histoire et dictionnaire, J. Thuillier, éd Bouquin : long mais très complet, il n'entre pas trop dans les considérations actuelles en revanche.


L’antiquité gréco-romaine (- 3 500, - 3 000 av. JC → 600):

La société médiévale ou féodale (500 → 1 500) :

L'âge classique et l'idéologie du « grand enfermement » des malades mentaux (XVIème-XVIIème-XVIIIème siècles) :

L'aliénisme (fin XVIIIè – XIXè) :

Aujourd'hui:


____Organisations pratiques:

____J'entends par là, dans la vie, la vraie, comment ça se passe. Quels sont les outils et les personnes que votre éventuel personnage fou va rencontrer.

____La famille des psy- :

____Psychiatre, psychologue, psychanalyste et psychothérapeute ce n'est pas la même chose, c'est même très différent.
____Le psychiatre est un médecin, le milieu hospitalier est son domaine par définition. Il prescrit des médicaments et assure le suivi des traitements.
____Le psychologue ne réfléchit pas en terme de médecine mais en terme de fonctionnement psychique selon différentes approches : psychanalyse, intégrative, cognitiviste, neuroscientifique... Son statut est particulier, il ne suit pas le même code déontologique, le psychiatre n'est pas son supérieur hiérarchique. Il est présent pour apporter un éclairage humain et subjectif là où l'étiquette "maladie" porte atteinte à l'identité.

La preuve en image:


____Les théories et approches qui sous-tendent la psychopathologie :

____Il existe différents modèles de compréhension des symptômes en psychopathologie. Ces théories sont indispensables pour orienter et soutenir l'activité clinique et thérapeutique.
____Le compréhension du fonctionnement pathologique est complexe et dépend de facteurs hétérogènes qui interfèrent les uns avec les autres : facteurs somatiques, cérébraux, psychologiques, culturels, sociologiques... (multi-factoriel) Cette complexité implique la multiplication des approches théoriques.

Approche psychiatrique et psycho-pharmacologie:

Approche psychanalytique (psycho-dynamique):

Approche behavioriste:

Approche cognitiviste:

____En fonction de ses différentes approches on a différentes thérapeutiques. En fonction du trouble il convient de trouver celle qui "va" le mieux.

Pour avoir une idée des différentes psychothérapies:



____Le DSM IV-TR : kékécé ?

____C'est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'APA. Il s'agit d'une classification internationale de référence, mais ce n'est pas la seule (en France on a la CIM-10).  
____Le DSM III (1980) marque un changement. Il offre un système multiaxial. Chaque entité pathologique est définie par un ensemble de critères exprimés en termes de comportement (pour améliorer la fidélité inter-juges, approche descriptive et neutre). C'est un outil international de diagnostic, athéorique, basé sur des observations statistiques. Cela vaut ce que ça vaut. Actuellement on en est au DSM V mais pour cette fiche je me suis basée sur le DSM IV révisé parce qu'il a l'avantage de n'être pas un gros sujet de controverse et qu'il me permet d'offrir un panorama clair pour commencer vos recherches.

____Il a cinq axes dans le DSM-IV permettant une évaluation globale des troubles mentaux :
Axe 1 : les troubles mentaux
Axe 2 : les troubles de la personnalité et le retard mental
Axe 3 : les affections physiques
Axe 4 : le cadre psychosocial et l'environement
Axe 5 : le niveau de fonctionnement global
____La sommes de ces cinq axes permet le diagnostic.

____Le DSM peut être critiqué de très nombreuses façons, mais il si on le prend comme un outil international de communication, il trouve sa pertinence dans son aspect descriptif. C'est donc pour cela que j'ai choisi de m'appuyer dessus pour cette fiche, ça vous permettra d'être précis dans vos recherches personnelles !


C. Kean

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Message  C. Kean Jeu 29 Oct 2015 - 19:13

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SCHIZOPHRÉNIE ET SYNDROMES DÉLIRANTS

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____I  - La Schizophrénie :

Ce qu'on ne veut plus entendre:

____Avant toute chose nous allons briser un mythe : la schizophrénie ce n'est pas avoir deux personnalités ou plus en compétition dans sa tête. Cette confusion vient du double usage du terme "dissociation" et de son implication dans l'élaboration de deux tableaux cliniques complètement différents : la schizophrénie d'une part, et de l'autre le trouble dissociatif de la personnalité (ou personnalité multiple).
____Maintenant que justice est faite, voyons ce qu'est exactement la schizophrénie.



Un court-métrage:

____Historiquement, la schizophrénie existe depuis toujours (on y trouve des allusions dans les civilisations grecque et romaine), mais elle n'était pas décrite comme une folie particulière. Sans doute était-elle le "prototype" de l'idée de folie.
____C'est n'est qu'en 1898 qu'Emil Kraepelin lui donne une première dénomination dans son Traité de psychiatrie : démence précoce (démence pour l'aspect dégénératif et précoce en opposition à la démence sénile). Il la décrit comme consistant en des états morbides qui se caractérisent par une atteinte marquée de la vie affective et de la volonté et une évolution progressive vers une désagrégation complète de la personnalité qui va prendre un aspect de plus en plus déficitaire (affaiblissement de la mémoire, de l’attention, de l’orientation temporo-spatiale). Les signes principaux sont des atteintes affectives, une indifférence, des troubles du cours de la pensée et une altération de l’unité intérieure du sujet. Il en distingue trois formes sur lesquelles nous reviendrons en détail : hébéphrénique, catatonique et paranoïde.
____En 1911, Eugène Bleuler (successeur des travaux de Kraepelin) introduit le terme de schizophrénie. S'il reconnait la classification des formes de son prédécesseur, pour lui la démence précoce n’est pas une démence, elle ne conduit pas forcément à une évolution déficitaire et n’est pas précoce. Il utilise donc la dénomination "schizophrénie" (schizo : scinder ; phrénie : l'esprit) pour rendre compte du phénomène principal : la dissociation des diverses fonctions psychiques. La dissociation se fait entre différentes fonctions psychiques qui sont : la volonté, l’intelligence, les capacités de raisonnement et l’affectivité. Sommairement, la schizophrénie se caractérise par des discordances ou des distorsions majeures de la perception, de la pensée, de l'affect et du comportement moteur, ainsi que par une altération qualitative du comportement antérieur et un fonctionnement adaptatif limité et des relations sociales.

____Symptômes, signes cliniques et diagnostic :

A/ Symptômes caractéristiques :
____Le socle commun de la schizophrénie compose de symptômes caractéristiques qui peuvent être positifs ou négatifs*. Les termes Le diagnostique demande la présence de deux ou plus de ces symptômes sur une période d'au moins un mois.

  • idées délirantes : ce sont des croyances erronées qui impliquent généralement une interprétation de perceptions ou d'expériences. Leur contenu peut inclure des thèmes variés : de persécution, de référence, de filiation, somatiques, religieux, mégalomaniaques (nous aurons l'occasion de les détailler dans la partie consacrées aux délires).  Il est parfois difficile de faire la distinction entre une idée délirante et une idée affirmée avec force, elle dépend en partie du degré d'adhésion du sujet à cette idée en dépit de preuves contraires évidentes à propos de sa véracité. Ces idées délirantes peuvent être dites qualifiées de "bizarres" si elles sortent clairement du champs du vraisemblable et du compréhensible (croyance qu'un étranger vol nous vole nos pensées, ou nos organes...)
  • hallucinations : elles peuvent concerner toutes les modalités sensorielles (auditives, visuelles, olfactives, gustatives et tactiles), mais les hallucinations auditives sont de loin les plus courantes. Les hallucinations auditives sont éprouvées généralement comme des voix familières ou étrangères, et sont perçues comme distinctes des propres pensées du sujet. Certains types d'hallucinations auditives (c.-a-d. deux ou plusieurs voix parlant entre elles ou des voix qui commentent les pensées ou le comportement de la personne) ont été considérées comme particulièrement caractéristiques de la Schizophrénie. On trouve aussi des hallucinations dites cénesthésiques (les pires à mon humble avis) qui concerne l'intérieur du corps (sensation de métamorphose, de déformation, de pourriture des organes, de pousse de poils à l'intérieur...).  
    Les hallucinations doivent survenir dans le contexte d'une conscience claire : celles qui apparaissent pendant l'endormissement (hypnagogiques) ou au réveil (hypnopompiques) sont considérées comme faisant partie de la gamme des expériences normales. Des expériences isolées comme s'entendre appeler par son nom ou des expériences qui n'ont pas la qualité d'une perception externe (ex., un bourdonnement dans la tête) ne sont pas non plus considérées comme symptomatiques de la schizophrénie. Des hallucinations peuvent également faire partie d'une expérience religieuse normale dans certains contextes culturels.
  • discours désorganisé : il est le résultat de la désorganisation de la pensée qui en soit était difficilement décelable. Le discours peut-être désorganisé de différente façon : passage du coq-à-l'âne (changement de sujet brutal), barrage (interruption soudaine du cours de la pensée qui se manifeste par une interruption du discours ou des gestes), néologisme, salade de mot (discours incohérent et incompréhensible allant jusqu'à la schizophasie = langage totalement dépourvu de cohérence syntaxique et sémantique), écholalie/échophrasie.
  • comportement grossièrement désorganisé ou catatonique : le comportement grossièrement désorganisé  peut se manifester de diverses manières, allant de la niaiserie puérile à une agitation imprévisible. Des problèmes peuvent être notés dans toute forme de comportement dirigé vers un but, conduisant à des difficultés à réaliser les activités de la vie quotidienne. La personne peut apparaître nettement débraillée, peut s'habiller de façon spéciale (porter plusieurs manteaux, une écharpe et des gants par une journée chaude) ou se livrer à un comportement sexuel nettement inapproprié  (masturbation en public) ou manifester une agitation imprévisible et sans raison (vociférer, frapper ou pousser des jurons).
    Le comportement moteur catatonique inclut une réactivité à l'environnement très diminuée, atteignant parfois un degré extrême où le sujet ne se rend pas du tout compte de ce qui l'environne (stupeur catatonique), le maintien d'une posture rigide et résistant aux efforts de mobilisation (rigidité catatonique), une résistance active aux incitations ou aux tentatives de mobilisation (négativisme catatonique), l'adoption de positions inappropriées et bizarres (position catatonique), ou une activité motrice excessive absurde et non déclenchée par des stimulus externes (agitation catatonique).
  • symptômes négatifs : émoussement affective, alogie, avolution.
    L'émoussement affectif est particulièrement courant et se caractérise par le fait que le visage du sujet apparaît immobile et impassible, avec peu de contacts oculaires et une réduction du langage corporel.
    L'alogie (pauvreté du discours) se manifeste par des réponses brèves, laconiques, vides. Le sujet présentant une alogie semble avoir une diminution des pensées se reflétant dans une diminution de la fluence et de la productivité du discours.
    L'avolution, ou la perte de volonté, est caractérisée par une incapacité à initier et à persévérer dans des activités dirigées vers un but. Le sujet peut rester assis, pendant de longues périodes de temps, à ne strictement rien faire.
    Ces symptômes négatifs ont conduit les premiers aliéniste à parler d'un syndrome autistique dans la schizophrénie. On sait aujourd'hui qu'il n'y a pas de rapport entre ces deux pathologies.

* symptôme positifs / négatifs:

B/ Dysfonctionnement social / des activités : Pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation. On note pour illustrer cela des comportements d'ambivalence (manifestation affective ou comportementale à l’égard d’autrui ou de soi-même qui expriment en même temps des attitudes contradictoires) ou l'apragmatisme (l’incapacité d’origine psychique à maintenir une activité et un comportement bien adapté aux besoins et aux conditions de vie).

C/ Des signes de perturbation persiste depuis au moins 6 mois.

D/ Exclusion des troubles affectifs et de l'humeur ; d'une affection médicale ou due à un substance ; de relation avec un trouble du développement.



____Différents types de schizophrénie :

____Les sous-types de la Schizophrénie sont définis par la symptomatologie prédominante au moment de l'évaluation. On compte le type  :

  • Paranoïde : il se caractérise par la prédominance des idées délirantes et des hallucinations, avec un maintient relatif des fonctions cognitives et affectives. Les symptômes de désorganisation peuvent parfaitement exister, mais ils ne sont pas au premier plan. Les idées délirantes peuvent être multiples mais vont s'organiser autour d'un thème central cohérent (mais pas vraisemblable) et les hallucinations vont graviter en lien avec ce thème. Parmi les caractéristiques associées on peut citer la colère, l'anxiété, une attitude distante voire hautaine et querelleuse. Le risque suicidaire et le risque de violence sont plus élevés du fait de l'adhésion forte à des délires de persécutions. Cependant, de tous les sous-types de schizophrénie, c'est celui dont le pronostique est le plus favorable (nous verrons pourquoi dans la partie dévolue aux traitements).
  • Désorganisée (=hébéphrénique) : c'est la désorganisation de la pensée et du discours qui est au centre du tableau clinique. Les idées délirantes peuvent être présentent mais son fragmentaire. La désorganisation comportementale (c.-à-d., la perte des comportements dirigés vers un but) peut conduire à de sévères perturbations des aptitudes à réaliser les activités de la vie quotidienne (prendre une douche, s'habiller, ou préparer un repas). Les caractéristiques associées incluent des grimaces, des maniérismes, et d'autres bizarreries du comportement. On peut noter une altération des performances à des tests neuropsychologiques et cognitifs variés.
  • Catatonique : c'est la perturbation psychomotrice qui est prédominante, allant de l'immobilité motrice, à l'agitation excessive, en passant par le négativisme, l'echopraxie...  Les caractéristiques additionnelles incluent : des stéréotypies, des maniérismes, et une obéissance automatique ou une imitation automatique. Dans la stupeur ou l'excitation catatonique sévère, le sujet doit souvent être surveillé de près pour éviter qu'il ne se fasse du mal ou n'en fasse aux autres. Il y a des risques potentiels de malnutrition, d'épuisement, d'hyperthermie ou de blessures auto-infligées.

____On parle aussi du type indifférencié (un savant mélange des trois) et du type résiduel (en cas d'antécédents d'épisodes schizophréniques et devant un tableau clinique incomplet).



____Autres caractéristiques :

____Le sujet atteint de schizophrénie peut présenter des affects inappropriés (sourire sans raison, rire en racontant le décès d'un proche...) qui est caractéristique du phénomène de discordance (dissociation qui atteint les fonctions psychiques des affects, de la pensée, du langage, du comportement), une humeur dysphorique, des troubles du sommeil, une perte d'intérêt pour l'alimentation (ou une alimentation anormale du fait d'idées délirantes). On retrouve souvent des anomalies motrice également : "faire les cent pas", stéréotypie, apathie, maniérisme, comportement ritualisé, grimaces...). Les difficultés de concentration et de mémoire sont généralement clairement apparentent.
____Les expériences de dépersonnalisation et de déréalisation sont très fréquentes et s'accompagnent de phobies et de préoccupations somatiques atteignant une importance délirante.
____Leur espérance de vie se trouve souvent amoindrit par la maladie. C'est souvent la cause directe d'un suicide (10% des schizophrènes se suicident et entre 20% et 40% tentent de mettre fin à leurs jours). Mais la schizophrénie augmente aussi le risque de dépendance sévère au tabac ou à d'autres substances. Les comportements violents sont généralement favoriser par ces dépendances, mais ils restent relativement rares et se présente chez des personnes ayant déjà des antécédents de violence.  
____La majorité des personnes atteintes de schizophrénie n'en ont pas conscience. Tout une partie du traitement repose donc sur la prise de conscience et le maintient de celle-ci.



____Étiologie, commorbidité et évolution :

Les pistes étiologiques sont nombreuses et variées :

  • Hypothèses génétiques :
    -> Etudes sur les jumeaux (taux de concordance sont 2 à 3 fois plus élevés chez les MZ).
    -> La probabilité de développer une schizophrénie augmente en fonction du nombre de membres atteints dans la famille.
  • Hypothèses neurobiologiques :
    -> Encéphalographie plus souvent anormale (volume cérébrale plus restreint, diminution de la matière grise).
    -> La dopamine est souvent mis en cause (perturbation des neurotransmetteurs et neurorécepteurs dopaminergiques).
  • Hypothèses neurophysiologiques :
    -> Difficulté dans le traitement de l'information.
  • Facteurs liés au développement durant la grossesses :
    -> Complications pendant la grossesse ou au moment de la naissance sont plus fréquentes chez les adultes schizophrènes.
  • Facteur familiaux :
    -> Hypothèse sur la nature de la communication au sein de la famille (injonction paradoxale).


Parmi les troubles généralement associés on trouve :

  • Des affections médicales :
    -> Certains enfants souffrent d'épilepsie.
    -> Exclure la présence d'intoxication ou d'infection grave, de tumeur, de trouble du système nerveux, de touble hormonal, de toxicomanie...
  • Un retard mental dans 10 à 20% des cas.
  • Troubles qui précèdent l'apparition des symptômes de la maladie : retard dans l'acquisition du langage, difficultés attentionnelles, en mémoire, troubles des fonction exécutives.
  • Troubles psychopathologies : TDA/H, trouble des conduites, trouble de l'humeur, trouble du contrôle sphinctérien (énurésie, encoprésie), idée suicidaires ou tentatives de suicide.
  • Abus de drogues, addiction.


____Pour ce qui est de l'évolution de la maladie, commençons par parler un peu de son apparition.  Elle est progressive dans 60 à 80% des cas, et débute par une perturbation du mode de pensée et du discours puis culmine avec les symptômes positifs. Notamment quand le trouble apparaît à l'adolescence. Apparition plus souvent insidieuse chez les garçons. Mais il existe aussi de violentes décompensations.
____Une phase prodromique précède l'épisode "actif" : retard social prononcé, préoccupations insolites, déclin scolaire, avolition dans différents domaines.
____La phase active est marquée par les symptômes positifs et une détérioration du fonctionnement cognitif et social. C'est généralement à ce moment là qu'il va y avoir hospitalisation et que le diagnostic est posé ou confirmé.
____Durant la phase de récupération ou de stabilisation les symptômes positifs sont absents ou diminuent alors que les autres symptômes continuent d'entraver le fonctionnement adaptatif et social.

____Le trouble est généralement cyclique. Alternance de phases actives et de phases de récupération. Les phases actives sont plus courtes. Après plusieurs années, les symptômes peuvent s'améliorer (phase actives plus rare) et conduire à un type résiduel du trouble sous l'effet de traitements médicamenteux et grâce à la mise en place de prises en charge adaptées.
____Cela dit on ne sait pas guérir la schizophrénie. Le traitement médicamenteux ne fait que traire les symptômes.
____Le pronostic est plus grave lorsque le trouble débute dans l'enfance (schizophrénie infantile), lorsque le QI est faible, lorsque le trouble s'installe de façon insidieuse et lorsque les symptômes négatifs dominent le tableau clinique.


____Traitements et interventions d'hier et d'aujourd'hui :

____C'est en 1952 qu'est découvert le premier neuroleptique (et donc le tout premier médicament pouvant améliorer les états psychotiques). Sa découverte va totalement modifier le regard porté sur les maladies mentales (une révolution en psychiatrie) et sur la prise en charge de ces malades.
____Avant cette date, les sujets psychotiques étaient considérés comme incurables, donc entourés d'un sentiment de fatalité. Et vu que c'était des patients agités, il fallait les mettre à l'écart, ce qui donnait lieu à des internements à vie dans des asiles. La prise en charge visait surtout à atténuer leur agitation via des méthodes de chocs. Ces méthodes montraient quand même une volonté de faire quelque chose.

  • La malariathérapie : induction de la maladie qui provoquait des fièvres brutales et violentes qui plongeaient le patient dans un état comateux. On espérait qu'à son réveil, le traumatisme thermique permettrait un réaménagement cérébral.
  • L'insulinothétapie: on injectait de l'insuline pour plonger le patient dans le coma pendant quelques jours. On notait quelques améliorations mais rien de concluant concrètement.
  • Les éléctrochocs : consistent à poser des électrodes sur le crâne et à délivrer un courant. Ça excite la masse cérébrale et provoque une sorte de crise d'épilepsie artificielle. Ça entraîne une libération massive de neurotransmetteurs qui peuvent entraîner secondairement des remaniements entre les communications neuronales. Cette technique est toujours appliquée, mais on parle de convulsivothérapie ou de sismothérapie et elles sont appliquées avec beaucoup plus de confort (anesthésie de quelques minutes, on évite les convulsion ce qui enlève la douleur des courbatures après coup) mais plus du tout dans le cadre de la schizophrénie (cette méthode est particulièrement efficace sur certaine maladie comme les dépressions grave, vraiment sévère, effets visibles et durable).

____L'apparition de ce premier neuroleptique arrive donc dans des instituts où ces patients sont considérés comme incurables et subissent des thérapies vraiment sympas et conviviales ~  Avec ce médicament efficace, certains patients ont pu quitter leur internement, retrouver leur liberté. Et en voyant que cette molécule était capable de changer les troubles mentaux, les psychiatres sont arrivées au constat que les maladies mentales étaient des maladies comme les autres et qu'il était possible de les guérir. Du coup, on commence à chercher des médicaments capables de soigner ces maladies. C'est le lancement de la psychopharmacologie, le point de départ d'une recherche active.

____Aujourd'hui le traitement de référence en matière de schizophrénie reste donc les neuroleptiques.  Ce sont des médicaments qui ont pour particularité d'être capables de réduire l'intensité et la durée des états psychotiques. Ce sont des traitements au long cours qui ne soignent pas la maladie mais font disparaître certaine symptômes et qui sont lourds d'effets secondaires. On distingue deux grandes familles de neuroleptiques :

  • classiques (incisifs) : les plus nombreux sur le marché et les premiers a avoir été développés. Ils agissent principalement sur les symptômes positif, mais peu efficaces sur les symptômes négatif. Ils permettent de réduire progressivement mais assez rapidement (trois semaines) à la fois les hallucinations et les délires. Les symptômes disparaissent et la personne redevient cohérente mais ce n'est pas curatif, c'est un traitement au long cours, souvent à vie. Il n'existe pas de traitement qui guérisse, ce ne sont que des traitements suspensifs.
  • atypiques : se développe depuis les deux dernières décennies, il en existe très peu. Le chef de file c'est la Closapine, le Risperdal... Leur particularité clinique c'est qu'ils marchent aussi sur les symptômes positifs, ils ne provoquent pas de troubles moteurs associés, ils agissent également sur le versant déficitaire de la maladie (performance, motivation...).  Mais d'autres complications : problème cardiaque, chute du système immunitaire, d'autant plus que ce sont de longs traitements.

____La plupart des neuroleptique existent sous forme de cachet (forme courte d'action à venir prendre tous jours/deux jours) et développé sous une forme retard (neuroleptique à action prolongée) administrée par injection intre-musculaire (action longue, une à deux semaines).  C'est un traitement ambulatoire, plus confortable.

Effets secondaires :

  • Deux troubles moteurs extrêmement fréquents avec les neuroleptiques classiques) :
    * le syndrome parkinsonien : akinésie (visage figé), hypertonie (sorte de paralysie, difficulté de mouvement volontaire), tremblement. Du coup on prescrit des anti-parkisoniens.
    * les dyskinésies aiguës (dans les premiers jours du traitement, disparaissent quand on gère la dise) ou tardives (là ça craint, après plusieurs mois de traitement, signaler tout de suite, sinon ça devient définitif) : apparition de mouvements anormaux, stéréotypés, irrépressibles, souvent sur la tête mais peuvent affecter l'ensemble du corps, tics moteurs.
  • Des effets végétatifs : sécheresse de la bouche, troubles digestifs, troubles cardiovasculaires.
  • Des effets métaboliques et endocriniens : prise de poids (assez forte, perte de poids massive si arrêt du traitement) ;  trouble du cycle menstruel, baisse de la libido ; trouble de la régulation thermique : syndrome malin (apparition brutal d'une très forte fièvre et rigidité musculaire).
  • Des effets psychiques :  état dépressif (surtout avec les classiques) dans les premiers mois, première année du traitement (les neuroleptiques classiques accentueraient le versant déficitaire).


Pour finir :

Le témoignage d'Elyn Saks:

On récapépète avec le Psylab:

Un doc plutôt cool:


____II  - Syndromes délirants :

À venir...
C. Kean

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Fait cuire sa pizza à 451 degrés Fahrenheit
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