[écriture] L'élaboration d'un dialogue
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[écriture] L'élaboration d'un dialogue
Vers la fin du mois Août, j'avais eu l'idée de cette fiche que j'avais commencé. Malheureusement mes vacances me l'ont faite oublié. J'y ai repensé hier et décidé de la terminer. J'espère qu'elle pourra vous être utile.
Pour de nombreux auteurs, cet aspect de l'écriture se révèle bien souvent un dangereux exercice dont seul la pratique permet de s'en aguerrir. Voici quelques conseils afin de vous aider à surmonter ce périlleux écueil.
1 – La mise en forme d'un dialogue
Commençons par une définition de notre objet d'étude. Un dialogue se constitue d'une série de répliques où parle au minimum deux personnages. Chacune est marquée à son commencement par un tiret. Elle s'achève évidemment par un point. Il est nécessaire d'aller à la ligne à la fin de chaque réplique.
Traditionnellement, on place des guillemets en début et du dialogue. Les incises sont comprises dedans. Néanmoins, les auteurs ne les utilisent quasiment plus. L'édition elle-même tend aussi à les supprimer. Par conséquent, gérez ce point comme vous le souhaitez.
Voici un exemple :
2 - Les fonctions du dialogue
Un dialogue ne doit pas s'écrire simplement parce que vous avez envie soudainement de faire parler vos personnages. Non ! Il doit servir à votre récit. Il s'intègre à celui ci au même titre que la narration et les descriptions. Vous devez donc y apporter autant de soin qu'à l'ensemble de votre histoire.
Un bon dialogue doit permettre de :
- transmettre des informations
- rappeler des faits qui se sont déroulés plus tôt dans l'histoire
- indiquer ce que les personnages doivent ou veulent faire
- donner la solution ou les indices qui permet de dénouer une intrigue de l'histoire
- exprimer les sentiments d'un ou des personnage(s)
- montrer les relations entre les personnages
- détendre une situation particulière tendue par quelques répliques humoristiques
- accentuer la tension du moment
3 - Comment identifier le locuteur ?
Reprenons l'exemple utilisé précédemment. Avons compris qui ces deux personnages sont ? Que représentent-ils l'un pour l'autre ? Non. On ne sait absolument rien sur eux.
La première règle d'un bon dialogue doit être de permettre à son lecteur d'identifier qui parle. Pour cela vous avez toute une gamme de différentes techniques. Cela dépend aussi si vous comptez montrer une conversation de deux personnes ou d'un groupe.
Étudions ce premier cas qui est le plus facile.
Dans une conversation entre deux personnages, vous pouvez utiliser des incises qui précisent qui parle et utiliser les prénoms et des groupes de mots pour les désigner afin d'éviter les répétitions. Ne pas hésiter également à décrire soigneusement la scène avant d'entamer le dialogue.
Reprenons notre exemple :
Dans cette scène, le dialogue est parfaitement maîtrise. Nous savons qui sont les personnages (Kittenia et Raphael), quelles sont leurs relations (père et fille) et aussi leurs fonctions (Kittenia est collégienne et Raphael a un travail)
A présent, passons à notre seconde étude de cas : une conversation de groupe.
Quelques règles :
En premier lieu, définissez exactement de quoi vous souhaitez faire parler vos personnages. Si plusieurs sujets doivent être abordés, faites le dans l'ordre.
Dans une conversation avec vos amis au lycée ou vos collègues de travail, vous conservez toujours une cohérence dans vos propos. Si votre amie vous parle de sa rupture avec son petit ami, vous n'allez pas lui demander les réponses de son devoir de maths ou ce qu'elle a regardé la télévision la veille. Le dialogue dans un récit doit se dérouler dans cette même optique.
Par contre, une digression est toujours possible. Un personnage, à partir d'une réplique, peut s'éloigner du sujet, mais il est conseillé d'y revenir assez vite ou le lecteur risque de se perdre.
Prenons cet exemple :
Vous avez compris quelque chose ? Probablement pas. La difficulté à gérer une conversation avec plusieurs personnages réside à montrer qui parle à chaque réplique. Pour cela, il est impératif de ne laisser aucune réplique orpheline.
Reprenons :
C'est beaucoup mieux, n'est-ce pas ?
4 - L'animation du dialogue
En fait, il manque un élément essentiel au second dialogue utilisé précédemment. Celui-ci n'est pas assez enrichi. Les incises permettent de nommer les personnages qui prennent la parole mais elles ont un pouvoir plus important encore. Elles peuvent indiquer la voix, l’attitude et certaines de leurs actions.
Dans les incises les plus classiques, nous avons les verbes dire, répondre ou demander. Je ne les aime pas du tout. Ils n'apportent rien au dialogue à part le rapporter fidèlement. Néanmoins, je n'ai rien contre les utiliser une fois de temps à autre pour changer la structure. A la place de ces mots classiques, nous pouvons exprimer la colère ou la protestation (râler, s'énerver, s'agacer, répliquer), la tristesse (se désoler, se navrer, se lamenter, regretter), la surprise, joie ou la bonne humeur (s'exclamer, s'étonner, s'enchanter, s'écrier, s'émerveiller), l'envie (soupirer) … Nous pouvons aussi montrer les intentions des personnages comme la moquerie (se moquer, ironiser, plaisanter) ou le volume sonore de sa voix (tonner, hurler, vociférer, murmurer, marmonner) Tout dépend du contexte de votre dialogue et du caractère de vos personnages. N'hésitez pas à explorer votre dictionnaire de synonymes. Le pauvre n'aime pas vous regarder tristement depuis l'étagère où vous l'avez rangé et ses pages ne tomberont pas quand vous commencerais à le feuilleter.
Naturellement, faites attention aux utilisations que vous faites de ces enseignements. Voyons ensemble les mauvais exemples à éviter.
Ici, l'erreur vient d'une mauvaise utilisation du verbe proclamer. A part si le dénommé Krox est dans un bar et complètement ivre, il ne va pas répondre en proclamant. Si on lui demande aussi poliment un verre de vin, cela veut dire qu'il se trouve dans une soirée ou un repas conventionnel. Par conséquent, ce jeune homme va éviter de se faire remarquer.
Autre exemple :
Généralement, entre amis, on évite de susurrer ses phrases. C'est réservé aux amoureux. Pour les questions, privilégiez, les verbes demander, s'enquérir ou interroger.
Ces deux exemples ne sont que deux cas pris au hasard. Si je le voulais, je pourrais probablement remplir trois pages complètes avec ce type d'erreurs. Gardez les toutefois à l'esprit et tentez de repérez vous-même si les mots que vous utilisez sont correctes dans leur contexte.
Il existe toute une multitude de verbes permettant d'enrichir votre dialogue au mieux qu'il soit possible. Pour cela, je vous invite à consulter la fiche absolument excellente crées par Niagara qui est par ici : les verbes de dialogue
5 - La mise en scène du dialogue
Dans la vie réelle, les gens ne restent pas plantés comme des piquets en plein milieu d'un trottoir ou d'un couloir quand ils parlent avec un interlocuteur. Ceux-ci bougent et ont toutes sortes de réactions. Apprenez à les copier pour les rendre à vos personnages.
Nous pouvons sauter de notre siège suite à des propos qui nous révulsent, jouer avec nos mains, nous toucher le visage, le pied peut battre la mesure, on peut se passer la main dans les cheveux, se gratter le menton … Bref, un panel de possibilités s'offrent à vous. Je vous recommande aussi de ne pas oublier le visage. Celui-ci exprime de nombreuses émotions. Les yeux peuvent s'écarquiller sous le coup d'une surprise ou pleurer, le front peut se plisser, les sourcils s'arquent, les lèvres peuvent être mordues … Jouez avec toute ceci afin d'enrichir votre dialogue.
Voici l'exemple d'un dialogue parfaitement maîtrisé selon les enseignement précédemment évoqués :
Pour donner davantage d'aplomb à votre dialogue et le rendre encore plus réel, il est possible également de caractériser la voix de vos personnages lorsqu'ils parlent. Je vous invite alors à vous rendre sur l'excellente fiche de Tenebra qui se trouve à cet emplacement : Les adjectifs des voix. Vous pourrez ainsi obtenir tout ce qu'il faut pour qualifier une voix.
6 – La crédibilité d'un dialogue
Dans le monde, nous nous exprimons chacun avec une intonation, une manière de parler et une prononciation qui nous sont propres. Les situations font aussi évoluer le langage. Des adolescents ne s'exprimeront pas de la même manière quand ils sont entre eux et quand ils doivent s'adresser à un adulte. Une secrétaire parlera avec respect avec son patron mais se relâchera avec ses collègues. Un intellectuel s'exprimera avec des phrases sophistiquées qu'un pilier de bistrot. Le langage d'une personne dépend de sa psychologie, son éducation, ses goûts sémantiques et de la situation dans laquelle elle est impliquée.
Quelques exemples :
D'accord. Envoyez-moi un MP si vous dites réellement cette phrase quand vous êtes vos amis. En règle générale, très rares sont les personnes à utiliser cette expression. Elle doit donc être maniée avec prudence.
Attention avec cette formule. Dans la bouche d'un jeune ou de ses parents, elle passera. Par contre, une grand-mère, cela risque de poser des problèmes de cohérence. Ou alors Mamy est super branchée !
Il peut y avoir de nombreux exemples. Réfléchissez toujours à cette cohérence du langage avec l'âge et l'état d'esprit du personnage.
7 - A quels moments supprimer un dialogue ?
Quand il est inutile. Le dialogue doit apporter quelque chose à votre histoire que la narration ne saurait pas rendre. Étudions le cas d'une conversation téléphonique.
C'est tout simplement horrible ! Ce type de dialogue n'a aucun droit d'entrer dans une fiction. Il ne sert strictement à rien. Malgré le fait de s'inspirer du réel, de telles conversations ne doivent pas être montrées. Vos personnages doivent s'exprimer de manière claire et précise, sans onomatopée, et ne pas bégayer. A moins que ce ne soit la volonté de l’auteur et que cela serve l'histoire, bien sur.
A présent, armons-nous d'un scalpel et opérons :
En une phrase, vous résumez le but de la conversation. Toutefois, vous avez la possibilité de l'enrichir.
N'est-ce-pas mieux ?
Pour tous les types de conversation de ce genre là (téléphone, discussion de marchés, potins), n'hésitez pas à sortir le scalpel et à trancher. Votre récit gagnera à les passer à la trappe en les rapportant sous la forme narratrice.
L'utilisation de certains membres pour les exemples écrits tout le long de cette fiche est pour illustrer davantage mes propos avec des noms qui parleront
L'élaboration d'un dialogue
Pour de nombreux auteurs, cet aspect de l'écriture se révèle bien souvent un dangereux exercice dont seul la pratique permet de s'en aguerrir. Voici quelques conseils afin de vous aider à surmonter ce périlleux écueil.
1 – La mise en forme d'un dialogue
Commençons par une définition de notre objet d'étude. Un dialogue se constitue d'une série de répliques où parle au minimum deux personnages. Chacune est marquée à son commencement par un tiret. Elle s'achève évidemment par un point. Il est nécessaire d'aller à la ligne à la fin de chaque réplique.
Traditionnellement, on place des guillemets en début et du dialogue. Les incises sont comprises dedans. Néanmoins, les auteurs ne les utilisent quasiment plus. L'édition elle-même tend aussi à les supprimer. Par conséquent, gérez ce point comme vous le souhaitez.
Voici un exemple :
Assise sur le banc, elle se leva et monta dans la voiture.
- Salut ! Merci d'être venue me chercher !
- Mais c'est normal.
- Franchement, je ne me voyais pas attendre le bus jusqu'à six heures !
- Tu as de la chance toute de même. Ma réunion a été annulée et j'ai pu partir tôt.
- Ouais. C'est trop cool !
2 - Les fonctions du dialogue
Un dialogue ne doit pas s'écrire simplement parce que vous avez envie soudainement de faire parler vos personnages. Non ! Il doit servir à votre récit. Il s'intègre à celui ci au même titre que la narration et les descriptions. Vous devez donc y apporter autant de soin qu'à l'ensemble de votre histoire.
Un bon dialogue doit permettre de :
- transmettre des informations
- rappeler des faits qui se sont déroulés plus tôt dans l'histoire
- indiquer ce que les personnages doivent ou veulent faire
- donner la solution ou les indices qui permet de dénouer une intrigue de l'histoire
- exprimer les sentiments d'un ou des personnage(s)
- montrer les relations entre les personnages
- détendre une situation particulière tendue par quelques répliques humoristiques
- accentuer la tension du moment
3 - Comment identifier le locuteur ?
Reprenons l'exemple utilisé précédemment. Avons compris qui ces deux personnages sont ? Que représentent-ils l'un pour l'autre ? Non. On ne sait absolument rien sur eux.
La première règle d'un bon dialogue doit être de permettre à son lecteur d'identifier qui parle. Pour cela vous avez toute une gamme de différentes techniques. Cela dépend aussi si vous comptez montrer une conversation de deux personnes ou d'un groupe.
Étudions ce premier cas qui est le plus facile.
Dans une conversation entre deux personnages, vous pouvez utiliser des incises qui précisent qui parle et utiliser les prénoms et des groupes de mots pour les désigner afin d'éviter les répétitions. Ne pas hésiter également à décrire soigneusement la scène avant d'entamer le dialogue.
Reprenons notre exemple :
Assise sur le banc de l'arrêt de bus qui se situait en bas de la rue de son collège, Kittenia poussa un énième soupir lorsqu'elle vit une voiture s'arrêter. La jeune fille se leva aussitôt et s'assit à côté du conducteur après avoir déposé son sac sur la banquette arrière.
- Merci d'être venue me chercher, papa.
- Mais c'est normal, lui répondit Raphael.
- Franchement, je ne me voyais pas attendre le bus jusqu'à six heures, soupira la collégienne.
- Tu as de la chance toute de même. Ma réunion a été annulée et j'ai pu partir tôt.
- Ouais. C'est trop cool !
Dans cette scène, le dialogue est parfaitement maîtrise. Nous savons qui sont les personnages (Kittenia et Raphael), quelles sont leurs relations (père et fille) et aussi leurs fonctions (Kittenia est collégienne et Raphael a un travail)
A présent, passons à notre seconde étude de cas : une conversation de groupe.
Quelques règles :
En premier lieu, définissez exactement de quoi vous souhaitez faire parler vos personnages. Si plusieurs sujets doivent être abordés, faites le dans l'ordre.
Dans une conversation avec vos amis au lycée ou vos collègues de travail, vous conservez toujours une cohérence dans vos propos. Si votre amie vous parle de sa rupture avec son petit ami, vous n'allez pas lui demander les réponses de son devoir de maths ou ce qu'elle a regardé la télévision la veille. Le dialogue dans un récit doit se dérouler dans cette même optique.
Par contre, une digression est toujours possible. Un personnage, à partir d'une réplique, peut s'éloigner du sujet, mais il est conseillé d'y revenir assez vite ou le lecteur risque de se perdre.
Prenons cet exemple :
- Je voudrais avoir la suite !
- Décidément, tu dis toujours ça.
- Quelle accro !
- Mais de quoi parle t-elle ? Je ne comprends pas.
- Du roman de Milie. Elle veut le prochain chapitre.
- Ah ! D'accord !
- Et c'est pas juste ! Je veux la suite !
Vous avez compris quelque chose ? Probablement pas. La difficulté à gérer une conversation avec plusieurs personnages réside à montrer qui parle à chaque réplique. Pour cela, il est impératif de ne laisser aucune réplique orpheline.
Reprenons :
- Je veux la suite ! s'écria Lune.
- Décidément, tu dis toujours ça, soupira Eyglun.
- Quelle accro, se moqua Kittenia.
- Mais de quoi parle t-elle ? demanda Sumi. Je ne comprends pas.
- Du roman de Milie, répondit Groskrox. Elle veut le prochain chapitre.
- Ah d'accord, dit Sumi.
- Et c'est pas juste ! Je veux la suite ! reprit Lune.
C'est beaucoup mieux, n'est-ce pas ?
4 - L'animation du dialogue
En fait, il manque un élément essentiel au second dialogue utilisé précédemment. Celui-ci n'est pas assez enrichi. Les incises permettent de nommer les personnages qui prennent la parole mais elles ont un pouvoir plus important encore. Elles peuvent indiquer la voix, l’attitude et certaines de leurs actions.
Dans les incises les plus classiques, nous avons les verbes dire, répondre ou demander. Je ne les aime pas du tout. Ils n'apportent rien au dialogue à part le rapporter fidèlement. Néanmoins, je n'ai rien contre les utiliser une fois de temps à autre pour changer la structure. A la place de ces mots classiques, nous pouvons exprimer la colère ou la protestation (râler, s'énerver, s'agacer, répliquer), la tristesse (se désoler, se navrer, se lamenter, regretter), la surprise, joie ou la bonne humeur (s'exclamer, s'étonner, s'enchanter, s'écrier, s'émerveiller), l'envie (soupirer) … Nous pouvons aussi montrer les intentions des personnages comme la moquerie (se moquer, ironiser, plaisanter) ou le volume sonore de sa voix (tonner, hurler, vociférer, murmurer, marmonner) Tout dépend du contexte de votre dialogue et du caractère de vos personnages. N'hésitez pas à explorer votre dictionnaire de synonymes. Le pauvre n'aime pas vous regarder tristement depuis l'étagère où vous l'avez rangé et ses pages ne tomberont pas quand vous commencerais à le feuilleter.
Naturellement, faites attention aux utilisations que vous faites de ces enseignements. Voyons ensemble les mauvais exemples à éviter.
- Krox, veux-tu un verre de vin ?
- Avec plaisir, proclama t-il.
Ici, l'erreur vient d'une mauvaise utilisation du verbe proclamer. A part si le dénommé Krox est dans un bar et complètement ivre, il ne va pas répondre en proclamant. Si on lui demande aussi poliment un verre de vin, cela veut dire qu'il se trouve dans une soirée ou un repas conventionnel. Par conséquent, ce jeune homme va éviter de se faire remarquer.
Autre exemple :
- Tu vas bien ? susurra Sumi.
- Fiche-moi la paix ! cria Carmilla. Je vais bien.
Généralement, entre amis, on évite de susurrer ses phrases. C'est réservé aux amoureux. Pour les questions, privilégiez, les verbes demander, s'enquérir ou interroger.
Ces deux exemples ne sont que deux cas pris au hasard. Si je le voulais, je pourrais probablement remplir trois pages complètes avec ce type d'erreurs. Gardez les toutefois à l'esprit et tentez de repérez vous-même si les mots que vous utilisez sont correctes dans leur contexte.
Il existe toute une multitude de verbes permettant d'enrichir votre dialogue au mieux qu'il soit possible. Pour cela, je vous invite à consulter la fiche absolument excellente crées par Niagara qui est par ici : les verbes de dialogue
5 - La mise en scène du dialogue
Dans la vie réelle, les gens ne restent pas plantés comme des piquets en plein milieu d'un trottoir ou d'un couloir quand ils parlent avec un interlocuteur. Ceux-ci bougent et ont toutes sortes de réactions. Apprenez à les copier pour les rendre à vos personnages.
Nous pouvons sauter de notre siège suite à des propos qui nous révulsent, jouer avec nos mains, nous toucher le visage, le pied peut battre la mesure, on peut se passer la main dans les cheveux, se gratter le menton … Bref, un panel de possibilités s'offrent à vous. Je vous recommande aussi de ne pas oublier le visage. Celui-ci exprime de nombreuses émotions. Les yeux peuvent s'écarquiller sous le coup d'une surprise ou pleurer, le front peut se plisser, les sourcils s'arquent, les lèvres peuvent être mordues … Jouez avec toute ceci afin d'enrichir votre dialogue.
Voici l'exemple d'un dialogue parfaitement maîtrisé selon les enseignement précédemment évoqués :
Après le dîner, Kittenia débarrassa la table sous l'injonction de son père qui continua tranquillement à regarder le journal télévisé.
- C'est pas juste ! Pourquoi est-ce toujours à moi de débarrasser la table ?
- Tu aurais préféré préparer notre repas ?
Malgré sa moquerie, Raphael ne put s'empêcher de grimacer en s'imaginant avaler la cuisine très particulière de sa fille.
- Au fait, Dimanche, nous irons faire une sortie vélo.
Le visage de la collégienne s'assombrit. Ses doigts se resserrèrent sur l'assiette dans ses mains afin de ne pas la laisser tomber sur le carrelage. Cette nouvelle était pire que tout.
- Oh non ! Je déteste le vélo !
- Pratiquer un sport est excellent à ton âge, ma chérie, rappela le violoniste. En plus, nous allons certainement apercevoir de superbes paysages.
Pour donner davantage d'aplomb à votre dialogue et le rendre encore plus réel, il est possible également de caractériser la voix de vos personnages lorsqu'ils parlent. Je vous invite alors à vous rendre sur l'excellente fiche de Tenebra qui se trouve à cet emplacement : Les adjectifs des voix. Vous pourrez ainsi obtenir tout ce qu'il faut pour qualifier une voix.
6 – La crédibilité d'un dialogue
Dans le monde, nous nous exprimons chacun avec une intonation, une manière de parler et une prononciation qui nous sont propres. Les situations font aussi évoluer le langage. Des adolescents ne s'exprimeront pas de la même manière quand ils sont entre eux et quand ils doivent s'adresser à un adulte. Une secrétaire parlera avec respect avec son patron mais se relâchera avec ses collègues. Un intellectuel s'exprimera avec des phrases sophistiquées qu'un pilier de bistrot. Le langage d'une personne dépend de sa psychologie, son éducation, ses goûts sémantiques et de la situation dans laquelle elle est impliquée.
Quelques exemples :
- Et si nous allions déjeuner ?
D'accord. Envoyez-moi un MP si vous dites réellement cette phrase quand vous êtes vos amis. En règle générale, très rares sont les personnes à utiliser cette expression. Elle doit donc être maniée avec prudence.
- C'est un mec génial !
Attention avec cette formule. Dans la bouche d'un jeune ou de ses parents, elle passera. Par contre, une grand-mère, cela risque de poser des problèmes de cohérence. Ou alors Mamy est super branchée !
Il peut y avoir de nombreux exemples. Réfléchissez toujours à cette cohérence du langage avec l'âge et l'état d'esprit du personnage.
7 - A quels moments supprimer un dialogue ?
Quand il est inutile. Le dialogue doit apporter quelque chose à votre histoire que la narration ne saurait pas rendre. Étudions le cas d'une conversation téléphonique.
- Allô ! C'est moi Kitty !
- Kitty ! Super ! Comment tu vas ?
- Tu vas bien ?
- Oui, oui, ça va. Et toi ?
- Pas mal du tout !
- J'ai juste attrapé un rhume. Mais ça va.
- Oh ma pauvre !
- C'est rien. Quoi de neuf ?
- En fait, je t'appelais pour te dire que je pars à la mer avec ma famille.
- Cool ! Vous allez où ?
- Près de Berck sur Mer. Tu connais ?
- Oui. C'est très joli.
- D'accord. Comme on n'a personne pour le chat, tu pourras venir le nourrir ?
- Mais bien sur.
- Super ! T'es une vraie amie !
C'est tout simplement horrible ! Ce type de dialogue n'a aucun droit d'entrer dans une fiction. Il ne sert strictement à rien. Malgré le fait de s'inspirer du réel, de telles conversations ne doivent pas être montrées. Vos personnages doivent s'exprimer de manière claire et précise, sans onomatopée, et ne pas bégayer. A moins que ce ne soit la volonté de l’auteur et que cela serve l'histoire, bien sur.
A présent, armons-nous d'un scalpel et opérons :
Kittenia appela Emilie qui accepta de s'occuper de son chat en son absence.
En une phrase, vous résumez le but de la conversation. Toutefois, vous avez la possibilité de l'enrichir.
Kittenia téléphona à Emilie. Après les salutations de rigueur, la collégienne exposa le projet de sa famille de passer le week-end au bord de la mer, près de Berck sur Mer. Son amie déclara que c'était un endroit ravissant. L'adolescente lui demanda ensuite de s'occuper du chat en son absence. Son interlocutrice accepta avec enthousiasme.
N'est-ce-pas mieux ?
Pour tous les types de conversation de ce genre là (téléphone, discussion de marchés, potins), n'hésitez pas à sortir le scalpel et à trancher. Votre récit gagnera à les passer à la trappe en les rapportant sous la forme narratrice.
A présent, à vous de jouer !
Saisissez votre plume et écrivez !
Saisissez votre plume et écrivez !
L'utilisation de certains membres pour les exemples écrits tout le long de cette fiche est pour illustrer davantage mes propos avec des noms qui parleront
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