La dissertation (pour devoir de français/philosophie)
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La dissertation (pour devoir de français/philosophie)
Je propose une petite fiche qui pourra être utile aux collégiens et lycéens pour leurs dissertations.
UN : Permettez-moi donc de reprendre la chose à zéro :
Une dissertation c'est quoi et ça ressemble à quoi ?
En réalité, c'est une réponse organisée à une question complexe. En général, on vous refile une citation, ou un énoncé compliqué à comprendre, et on vous dit : "Qu'en pensez-vous ?" Bon. Vous êtes là, vous avez quatre heures. Si vous faites "oui, non, peut-être", vous voilà bien avancés.
DEUX : Mes amies, ne vous fiez pas absolument pas aux idées reçues : comme disaient mes profs : "thèse-antithèse-foutaise" !
Une dissertation ce n'est pas oui, non, peut-être. Que feriez-vous si vous aviez comme sujet :
"L'esclavage est-il une bonne chose" ?
Iriez-vous faire l'apologie de l'esclavage ? Et conclure sur peut-être que oui c'est une bonne chose ?
Ou encore : "dépassons la dialectique de l'esclavage et de la liberté, seul le sage est libre" !
Faites ce raisonnement et vous serez aussitôt sacqués par vos profs de français et philo, pour peu qu'eux-mêmes soient un peu sérieux.
COMMENT FAIRE UNE INTRODUCTION.
La première chose à faire, la plus importante, le travail absolument capital, c'est de dégager la problématique. Ca veut dire quoi "dégager la problématique" ? Cela signifie : identifier la question qu'on vous pose en réalité, dans toute sa complexité et sa subtilité.
Exemple sur un sujet de philo : "Le juste et l'injuste ne sont-ils que conventions ?" (sujet du bac L 2005)
Primo : comprendre les concepts.
- Juste = adjectif substantivé, qui désigne le caractère de tout acte juste ; idée abstraite mais différente de celle de "justice", n'impliquant donc pas le côté judiciaire mais seulement moral.
- Injuste = pareil mais avec une notion radicalement inverse.
- Convention = accord établi entre des parties, fondé uniquement sur une bonne volonté réciproque et non sur un principe extérieur (nature, droit moral, religion etc...).
Et surtout prêtez attention à la structure grammaticale de la phrase :
- ici, "ne sont-ils que" implique l'idée de restriction, de la condition nécessaire et suffisante, comme on dit en maths. Rajoutez mentalement : "et pas autre chose".
Attention cependant à ne pas tomber dans le tronçonnage de sujets : "Qu'est-ce que le juste, qu'est-ce que le et, qu'est-ce que le point d'interrogation... "
Deuzio : ce travail de définition vous amène à reformuler la question à peu près de cette manière : "Est-ce que ce qui est juste moralement et son contraire n'ont été définis que par des accords réciproques, sans lien avec aucun principe universel, et ne peuvent être définis que de cette façon ?"
Voilà grosso modo votre problématique.
A ce stade, vous comprenez que cette question pose problème, parce qu'elle est en désaccord avec d'autres principes, et donc que d'elle découle d'autres questions. La suite de votre travail c'est de comprendre pourquoi cette question est délicate et importante.
Toujours avec mon exemple ; Les problèmes évidents qui découlent de votre problématique c'est :
1) Peut-on envisager que le juste et l'injuste ont été définis par des accords réciproques ? (= insister sur le terme de "convention")
2) Mais si ce n'est rien d'autre que des conventions, alors ces principes n'ont-ils rien d'universel ? Par exemple le meurtre est-il juste si c'est un sacrifice humain chez les Aztèques et injuste quand un mari trucide l'amant de sa femme ? L'adultère est-il injuste pour la charia et indifférent pour la loi française ? Ça ne pose pas problème ? (= mettre en question le "ne sont-ils que")
3) N'y a-t-il pas en fait des principes universels mais qui sont interprétés différemment par les différentes conventions ? (= revenir à l'aspect général contenu dans l'adjectif substantivé "juste")
Et paf, magnifico, vous avez là votre introduction et votre plan ! En effet, vous n'aurez qu'à rédiger de façon propre et détaillée le travail fait ci-dessus pour que cela constitue l'introduction.
Celle-ci est composée de trois parties :
1) Une phrase d'accroche pour amener au sujet et en faire sentir l'importance (pas strictement obligatoire, mais les profs apprécient).
2) La formulation de la problématique.
3) L'annonce de plan, qui peut être faite soit selon le très scolaire :
"Nous verrons dans un premier point... puis dans une deuxième partie... enfin nous nous pencherons sur...", soit en une série de questions directes ou indirectes. Ce plan, en réalité, c'est la deuxième série de questions. Si ces questions se remettent en cause l'une l'autre, que leur réponse est oui ou non, on dit que ce plan est dialectique. Si elles partent toutes d'un principe commun et que leur réponse n'est pas oui ni non, on dit que ce plan est thématique.
Si cette intro est bien faite, vous avez déjà une note correcte.
LE DEVELOPPEMENT
Cela doit être une longue réponse à la question posée par le sujet et reformulée par la problématique. Il est censé être organisé, en allant du plus simple au plus compliqué, du plus commun au plus original. Il est donc bâti selon un plan, que vous écrirez sur votre brouillon, souvent en trois parties.
LE PLAN
Une précision sur les plans : rien ne vous force à les faire en trois parties ; il peut en comporter deux, quatre, cinq si vous le croyez nécessaire. Ces parties sont elles-mêmes subdivisées en sous-parties, au nombre variable (minimum 2, maximum 4). Mais surtout, une chose importante : chaque intitulé de chacune des grandes parties doit être une réponse à la question du sujet. Chacune des sous-parties fournit un argument à cette réponse, que vous nourrirez d'exemples ou de références.
Exemple :
" Le juste et l'injuste ne sont-ils que conventions ? "
traduction : Est-ce que ce qui est juste moralement et son contraire n'ont été définis que par des accords réciproques, sans lien avec aucun principe universel, et ne peuvent être définis que de cette façon ?
Conseil général : ne vous focalisez pas trop sur le plan. Il faut qu'il soit bien construit, mais il ne s'agit de cases à remplir obligatoirement. Tentez de répondre au sujet du mieux possible.
Une fois ce plan magnifiquement détaillé sur votre brouillon, rédigez ! Appliquez plusieurs principes formels :
1) Vous sautez une ligne entre l'introduction et le développement, entre chaque grande partie et entre le développement et la conclusion ;
2) Vous revenez à la ligne à chaque sous-partie de chaque grande partie.
Faites-le en faisant appel à toutes vos connaissances, apprises en cours, données par le corpus, transmises par vos lectures personnelles ou expériences de la vie. Un petit conseil de ma prof de français de première : construisez chacune de vos sous-parties en suivant cette organisation :
_________1) formulez le contenu général de la partie ;
_________2) donnez un ou des exemples, citations ou notions ;
_________3) explicitez ces exemples, citations ou notions sans faire de paraphrase ;
_________4) résumez le tout en une formule récapitulative et frappante, en tenant cependant de ne pas vous _________répéter.
Deux écueils sont à éviter : la Paraphrase ras des pâquerettes et le Hors-Sujet ou délire incontrôlé. N'utilisez pas la première personne : comme dit Pascal, "le moi est haïssable". Ecrivez bien dans une langue construite, académique (pas de familiarité et l'humour est mal vu) et sans fautes d'orthographe : quel que soit la matière, la dissertation est un exercice de français.
LA CONCLUSIONC'est la réponse finale à la question du sujet. Elle doit faire la synthèse de tout ce qui a été dit auparavant en insistant sur le point le plus important de votre réflexion. Alors, une chose à ne surtout pas faire : commencer votre conclusion par "En conclusion". Merci, le correcteur n'est pas stupide. Deux points doivent être généralement observés dans la conclusion :
1) Synthèse du développement : vous reprenez de façon très succincte tout ce que vous venez de dire : n'en faites pas trois tonnes non plus, mais montrez les points essentiels, et insistez sur ce que vous avez de plus personnel ;
2) "Ouverture" c'est-à-dire non pas délire vous amenant à un nouveau sujet de dissertation comme disent certains profs un peu bornés, mais élargissement de l'horizon qui fait sentir l'importance du problème que vous venez de traiter. Fourbissez vos stylos, c'est là que vous pourrez sortir de superbes expressions lyriques ou autres. Du genre : "car la question du juste et de l'injuste est celle des valeurs sur lesquelles nous avons bâti notre culture."
Sur ce, vous avez une très bonne note !
UN : Permettez-moi donc de reprendre la chose à zéro :
Une dissertation c'est quoi et ça ressemble à quoi ?
En réalité, c'est une réponse organisée à une question complexe. En général, on vous refile une citation, ou un énoncé compliqué à comprendre, et on vous dit : "Qu'en pensez-vous ?" Bon. Vous êtes là, vous avez quatre heures. Si vous faites "oui, non, peut-être", vous voilà bien avancés.
DEUX : Mes amies, ne vous fiez pas absolument pas aux idées reçues : comme disaient mes profs : "thèse-antithèse-foutaise" !
Une dissertation ce n'est pas oui, non, peut-être. Que feriez-vous si vous aviez comme sujet :
"L'esclavage est-il une bonne chose" ?
Iriez-vous faire l'apologie de l'esclavage ? Et conclure sur peut-être que oui c'est une bonne chose ?
Ou encore : "dépassons la dialectique de l'esclavage et de la liberté, seul le sage est libre" !
Faites ce raisonnement et vous serez aussitôt sacqués par vos profs de français et philo, pour peu qu'eux-mêmes soient un peu sérieux.
COMMENT FAIRE UNE INTRODUCTION.
La première chose à faire, la plus importante, le travail absolument capital, c'est de dégager la problématique. Ca veut dire quoi "dégager la problématique" ? Cela signifie : identifier la question qu'on vous pose en réalité, dans toute sa complexité et sa subtilité.
Exemple sur un sujet de philo : "Le juste et l'injuste ne sont-ils que conventions ?" (sujet du bac L 2005)
Primo : comprendre les concepts.
- Juste = adjectif substantivé, qui désigne le caractère de tout acte juste ; idée abstraite mais différente de celle de "justice", n'impliquant donc pas le côté judiciaire mais seulement moral.
- Injuste = pareil mais avec une notion radicalement inverse.
- Convention = accord établi entre des parties, fondé uniquement sur une bonne volonté réciproque et non sur un principe extérieur (nature, droit moral, religion etc...).
Et surtout prêtez attention à la structure grammaticale de la phrase :
- ici, "ne sont-ils que" implique l'idée de restriction, de la condition nécessaire et suffisante, comme on dit en maths. Rajoutez mentalement : "et pas autre chose".
Attention cependant à ne pas tomber dans le tronçonnage de sujets : "Qu'est-ce que le juste, qu'est-ce que le et, qu'est-ce que le point d'interrogation... "
Deuzio : ce travail de définition vous amène à reformuler la question à peu près de cette manière : "Est-ce que ce qui est juste moralement et son contraire n'ont été définis que par des accords réciproques, sans lien avec aucun principe universel, et ne peuvent être définis que de cette façon ?"
Voilà grosso modo votre problématique.
A ce stade, vous comprenez que cette question pose problème, parce qu'elle est en désaccord avec d'autres principes, et donc que d'elle découle d'autres questions. La suite de votre travail c'est de comprendre pourquoi cette question est délicate et importante.
Toujours avec mon exemple ; Les problèmes évidents qui découlent de votre problématique c'est :
1) Peut-on envisager que le juste et l'injuste ont été définis par des accords réciproques ? (= insister sur le terme de "convention")
2) Mais si ce n'est rien d'autre que des conventions, alors ces principes n'ont-ils rien d'universel ? Par exemple le meurtre est-il juste si c'est un sacrifice humain chez les Aztèques et injuste quand un mari trucide l'amant de sa femme ? L'adultère est-il injuste pour la charia et indifférent pour la loi française ? Ça ne pose pas problème ? (= mettre en question le "ne sont-ils que")
3) N'y a-t-il pas en fait des principes universels mais qui sont interprétés différemment par les différentes conventions ? (= revenir à l'aspect général contenu dans l'adjectif substantivé "juste")
Et paf, magnifico, vous avez là votre introduction et votre plan ! En effet, vous n'aurez qu'à rédiger de façon propre et détaillée le travail fait ci-dessus pour que cela constitue l'introduction.
Celle-ci est composée de trois parties :
1) Une phrase d'accroche pour amener au sujet et en faire sentir l'importance (pas strictement obligatoire, mais les profs apprécient).
2) La formulation de la problématique.
3) L'annonce de plan, qui peut être faite soit selon le très scolaire :
"Nous verrons dans un premier point... puis dans une deuxième partie... enfin nous nous pencherons sur...", soit en une série de questions directes ou indirectes. Ce plan, en réalité, c'est la deuxième série de questions. Si ces questions se remettent en cause l'une l'autre, que leur réponse est oui ou non, on dit que ce plan est dialectique. Si elles partent toutes d'un principe commun et que leur réponse n'est pas oui ni non, on dit que ce plan est thématique.
Si cette intro est bien faite, vous avez déjà une note correcte.
LE DEVELOPPEMENT
Cela doit être une longue réponse à la question posée par le sujet et reformulée par la problématique. Il est censé être organisé, en allant du plus simple au plus compliqué, du plus commun au plus original. Il est donc bâti selon un plan, que vous écrirez sur votre brouillon, souvent en trois parties.
LE PLAN
Une précision sur les plans : rien ne vous force à les faire en trois parties ; il peut en comporter deux, quatre, cinq si vous le croyez nécessaire. Ces parties sont elles-mêmes subdivisées en sous-parties, au nombre variable (minimum 2, maximum 4). Mais surtout, une chose importante : chaque intitulé de chacune des grandes parties doit être une réponse à la question du sujet. Chacune des sous-parties fournit un argument à cette réponse, que vous nourrirez d'exemples ou de références.
Exemple :
" Le juste et l'injuste ne sont-ils que conventions ? "
traduction : Est-ce que ce qui est juste moralement et son contraire n'ont été définis que par des accords réciproques, sans lien avec aucun principe universel, et ne peuvent être définis que de cette façon ?
I On peut envisager qu'ils résultent d'accords entre les hommes parce que : _________1) il y a des différences sur leur définition entre différentes époques et civilisations _________2) une convention établit une certaine légitimité puisqu'il y a accord réciproque (cf Rousseau) _________3) une communauté a le libre droit d'appliquer à elle-même sa propre vision du monde (droit des ___________peuples à l'autodétermination) II Mais si les conventions sont nécessaires, elles ne sont pas suffisantes parce que : _________1) sinon on légitime des actes incompatibles avec nos valeurs (esclavage, meurtre, génocide vu _________qu'Hitler a été élu démocratiquement) _________2) il y a une opposition entre droit civil et droit naturel ou moral _________3) problème du relatif et de l'universel : n'y a-t-il pas des principes qui sont au-delà de la _________différence entre communautés humaines ? cf Déclaration UNIVERSELLE des droits de l'homme III Il y a des principes universels du juste et de l'injuste, mais ils sont interprétés différemment par des "conventions" différentes parce que : _________1) Nuire à un individu ou à la communauté est toujours considéré comme mal, quoique ce soit _________permis dans un certain nombre de cas (punition par exemple, cf peine de mort) _________2) En réalité ce sont les hiérarchies entre les principes qui sont différentes : nuire à la communauté _________peut être vu comme pire que nuire à l'individu (dans la Grèce antique) ou le contraire (droits de _________l'homme) _________3) Ce sont aussi les limites entre juste, injuste et des actes neutres qui sont définies différemment. |
Conseil général : ne vous focalisez pas trop sur le plan. Il faut qu'il soit bien construit, mais il ne s'agit de cases à remplir obligatoirement. Tentez de répondre au sujet du mieux possible.
LA RÉDACTION
Une fois ce plan magnifiquement détaillé sur votre brouillon, rédigez ! Appliquez plusieurs principes formels :
1) Vous sautez une ligne entre l'introduction et le développement, entre chaque grande partie et entre le développement et la conclusion ;
2) Vous revenez à la ligne à chaque sous-partie de chaque grande partie.
Faites-le en faisant appel à toutes vos connaissances, apprises en cours, données par le corpus, transmises par vos lectures personnelles ou expériences de la vie. Un petit conseil de ma prof de français de première : construisez chacune de vos sous-parties en suivant cette organisation :
_________1) formulez le contenu général de la partie ;
_________2) donnez un ou des exemples, citations ou notions ;
_________3) explicitez ces exemples, citations ou notions sans faire de paraphrase ;
_________4) résumez le tout en une formule récapitulative et frappante, en tenant cependant de ne pas vous _________répéter.
Deux écueils sont à éviter : la Paraphrase ras des pâquerettes et le Hors-Sujet ou délire incontrôlé. N'utilisez pas la première personne : comme dit Pascal, "le moi est haïssable". Ecrivez bien dans une langue construite, académique (pas de familiarité et l'humour est mal vu) et sans fautes d'orthographe : quel que soit la matière, la dissertation est un exercice de français.
LA CONCLUSION
1) Synthèse du développement : vous reprenez de façon très succincte tout ce que vous venez de dire : n'en faites pas trois tonnes non plus, mais montrez les points essentiels, et insistez sur ce que vous avez de plus personnel ;
2) "Ouverture" c'est-à-dire non pas délire vous amenant à un nouveau sujet de dissertation comme disent certains profs un peu bornés, mais élargissement de l'horizon qui fait sentir l'importance du problème que vous venez de traiter. Fourbissez vos stylos, c'est là que vous pourrez sortir de superbes expressions lyriques ou autres. Du genre : "car la question du juste et de l'injuste est celle des valeurs sur lesquelles nous avons bâti notre culture."
Sur ce, vous avez une très bonne note !
- Tlina
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