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[Histoire] Soins du corps et vêtements aux XVIIe et XVIIIe siècles en France

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Message  Atissa Dim 11 Aoû 2013 - 12:22

Voici une petite série consacrée à l'apparence, à la toilette, à la mode, à un peu de médecine, etc sous l'Ancien Régime. Cela reste assez général sur certains des sujets cependant (j'ai eu plus ou moins de facilité à trouver du très précis sur un ou deux points, mais j'espère néanmoins que la tout pourra aider et être intéressant ^^  ). Les fiches sont organisées par topics dans l'ordre alphabétique. Encore une fois n'hésitez pas à compléter, à corriger une éventuelle coquille, et à laisser vos avis !


____________________________________________________________________________



Apparence et santé



Chirurgie


* Pour l’hémostase (empêcher le saignement) = cautérisation des plaies avec des cautères rougis au feu, ou bien on emploie une cautérisation chimique (au vitriol). Ligature de la plaie à l'aiguille et au fil ciré (mais il y avait un très grand risque d'infection avec des conséquences dramatiques). L'infection d'une plaie était attribuée à une perversion des humeurs (qui selon la médecine de l'époque - voir plus bas - devaient être maintenues en équilibre, et dont le déséquilibre expliquaient quasiment tout dans le corps). Le pus était considéré comme normal et même louable.
* L'anesthésie était très, très rare et pas du tout médicalisée, mais tentée éventuellement avec des moyens de fortune : on faisait des tentatives d'anesthésie par ingestion de vin chaud jusqu'à l'ivresse. Mais la plupart du temps on se contentait d'empêcher le plus possible le patient de crier (avec un bâillon ou un morceau de bois serré entre les dents) et de le maîtriser pendant les opérations, extrêmement douloureuses.

* Le pansement = on le préférait à suture dans la majeure partie des cas (réservée aux blessures du cou et du visage). On fait les pansements avec des couches de charpies (dites « plumasseaux ») maintenues par des bandes + des substances diverses appliquées sous le pansement (détersifs, siccatifs, esprit-de-vin, alcool, sulfate de cuivre, essence de térébenthine, baumes...)

* Les opérations = on pratiquait énormément la saignée, qui était censée rééquilibrer les humeurs, éliminant le surplus de sang. On l'effectue sur les veines du pied, du coude ou de la face. Au XVIIIe siècle, c'est la grande mode des sangsues, que l'on pose aux endroits que l'on désire saigner. Pour les fractures, on pose des bandages inamovibles (par l'addition de blanc d’œuf), des appareils à attelles ou à extension. Les plaies sont traitées à l'huile bouillante et au fer rouge.


Dentition


* Elle était dans un état désastreux pour presque tout le monde. Il était rare d'avoir encore des dents après 40 ans. Le lavage demeurait très sommaire = on utilisait des cure-dents, grattes-langue, ou des éponges et des linges pour les frotter. Ces linges étaient éventuellement chargés d'opiats ou de poudres dentifrices + des bains de bouche aux recettes variées quelquefois. Mais dans l'immense majorité des cas, on n'entretenait quasiment pas ses dents.

* Les plus fortunés pouvaient avoir des prothèses dentaires en os de bœuf ou en ivoire. Elles étaient attachées par des fils aux dents restantes (ce qui n'était pas pratique du tout pour manger ou même parler).


Humeurs


* Il s'agit des substances fluides du corps. Elles sont formées par les différents organes. Quand les humeurs sont en déséquilibre, selon la médecine de l'époque, elles provoquent des maladies et des changements de tempérament. Malgré des progrès timides et qui se diffusent très lentement, la médecine de l'époque est encore quasi-intégralement fondée sur la théorie des humeurs de Gallien, et la théorie humorale est mise à toutes les sauces pour expliquer presque tout (même le tempérament des gens). A l'époque, on estimait que l'homme était comme un monde en miniature : il devait donc y avoir en lui l'équilibre des quatre humeurs, dont chacune était associée à un élément.

* Il y a quatre humeurs définies par Gallien dans l'Antiquité :
=> le sang (se forme dans le foie et se perfectionne dans le cœur). Il est chaud et humide et correspond à l'élément de l'air. La prédominance de sang chez un individu donne un sanguin (vif, impulsif, colérique).
=> la bile / « cholère » (produite dans le foie). Chaude et sèche. Elle correspond à l'élément du feu, et la prédominance de la bile donne un bilieux (individu irascible et acariâtre).
=> le phlegme (qui vient du cerveau). Il est froid et humide. Il correspond à l'eau et la prédominance du phlegme donne les individus lymphatiques (blancheur et mollesse).
=> l'atrabile (vient du foie et nourrit la rate). Elle est froide et sèche. Elle correspond à la terre, et la prédominance de l'atrabile donne les individus atrabilaires (irascibles).


Maladies


* Les pathologies les plus "fréquentes" autrefois (celles qu'on diagnostiquait, beaucoup de maladies étaient très mal connues et encore moins soignées) = les fièvres (« tierce » = de trois jours, « quarte » = de quatre jours...) ; rhumatismes ; goutte ; névralgie sciatique. + Des périodes d'épidémies de peste / choléra...
* Traitements rudes = opérations, saignées, cautères. Ou alors des soins palliatifs = diète, régimes alimentaires, purges au clystère. On estimait la plupart du temps qu'un déséquilibre des humeurs expliquait la maladie. Il fallait donc rétablir l'équilibre. Des régimes alimentaires très précis étaient établis pour rééquilibrer les humeurs. Par exemple, en cas de défaut de sang et de bile jaune, on recommandait le sucre, du miel de châtaignes, de l'ail, du poivre (aliments à éviter au contraire dans un excès de sang et de bile jaune), en cas de défaut du phlegme ou de la bile noire, on prescrivait la cerise, les épinards, le melon, l'abricot, le concombre, les champignons...


Médicaments


* Ils étaient réservés bien sûr à ceux qui avaient les moyens de se les payer, autrement dit très peu de monde. Le peuple avait au mieux quelques « recettes de bonne fame » ou de grand-mère, et il faisait appel aux empiriques pour tenter de soigner (sage-femme, bourreau, boucher, etc). Les médicaments demeurent rares et peu accessibles au même titre que les consultations médicales, hors de prix (une consultation : à peu près le prix d'une vache !)

=> Quelques "remèdes" et recettes :
* Contre la « mélancolie » et l'hypocondrie = safran de mars plongé dans le vin.
* Pour la syphilis, on prend du mercure.
* Contre les infections pulmonaires, on prend du soufre.
* Apparition de certains médicaments exotiques = quinquina contre les fièvres + les tout débuts du tabac, du thé et du café à la fin du XVIème siècle, mais avec des effets et une réputation mitigés.

* Composition des médicaments = elle peut être chimique (par extraction, distillation...), faite avec des éléments de la faune (lézards, sangsues, oiseaux, urines / graisses / lait / excréments d'animaux), de la flore et du règne minéral (poudre, huile, bouillons d'or souvent prescrits aux gens très riches, mercure ou antimoine en friction / bains / emplâtres / dragées). L'antimoine est un purgatif.
* Utilisation aussi de baumes, de crèmes à base végétaux et / ou avec des graisses.


Mode


* Au début du XVIIe siècle = port de "vertugadins" (bourrelets mis sous les jupes pour les faire gonfler) par les femmes + manches à l'italienne (étroites) avec des motifs arabes. Aussi bien pour les hommes que pour les femmes sous l'Ancien Régime, on porte des rubans, des bijoux, des pierres précieuses et du maquillage (fards, mouches, postiches...) dans les milieux riches et précieux.

* Le costume masculin à la mode = pourpoint qui couvre le buste (le pourpoint est « à basques » = des pans qui retombent sous la taille, plus ou moins longs, et / ou « à creuvées/taillades » = des trous sur les manches pour faire ressortir et gonfler les manches de la chemise qui est en dessous. Au XVIIIe siècle il est souvent sans manche et avec un long manteau par dessus) + manteau, ou une cape à collet, flottante ou bien relevée sur une épaule un peu à la manière antique) + bottes à éperons + chausses bouffantes et descendant jusqu'au dessous du genou + feutre à panache = chapeau avec des plumes de héron ou d'autruche + fraise (au début du XVIIe siècle, démodé au XVIIIe siècle) ou collet autour de la gorge.

* Le costume féminin à la mode = « le corps de cotte » (corset avec des lamelles d'os, de bois ou de fer selon les moyens financiers de la personne) autour du buste pour faire remonter la poitrine et la mettre en valeur + un collet plus ou moins décoré, ou bien un décolleté très décoré + corsage incrusté dans le vertugadin + manches énormes (bourrées de coussins en jonc de mer). Mais à partir de 1620, ce costume s'allège un peu : on abandonne les vertugadins, on adopte la superposition de trois jupes de taille différentes (dont la troisième est ouverte pour laisser voir les deux autres), et les manches deviennent plus fines.


Vêtements / tenues  (quelques points particuliers... Une fiche sera davantage développée plus loin)


* Grand luxe des habits riches = soie, velours, satin, moire, brocatelle, tabis, taffetas, camelotine, etc. + de nombreuses broderies et pierres précieuses.
* Pour les cheveux / barbes = dans les hauts rangs de la société, les hommes comme les femmes ont les cheveux longs (et si possible ondulés ou bouclés) ou bien des perruques frisées (très longues au XVIIe siècle, plus courte et avec des rouleaux au XVIIIe). Il est assez dégradant pour un homme bourgeois ou noble d'avoir les cheveux courts en public (s'ils ont les cheveux courts, ou plus du tout, ils mettent une perruque). On porte la barbe en pointe au XVIIe siècle. Dans le costume riche masculin = cravate de mousseline ou de dentelles.

* Le costume bourgeois = à peu près comme chez les nobles, mais en moins luxueux. La soie et le velours étaient présents sur leurs habits uniquement en garniture ou en décorations ; leurs vêtements sont donc majoritairement en laine. Il était également interdit aux roturiers d'avoir des broderies d'or et d'argent. Les bourgeois n'ont pas de perruques non plus, mais les hommes ont les cheveux longs et frisés ou du moins ondulés. Les bourgeoises portent la robe retroussée ou fendue sur une jupe décorée + éventuellement un tablier, et elles se coiffent d'un chaperon.


Vêtements des corps de métiers


* Costume des juges / avocats = robe de velours rouge, sur une simarre de soie noire + un chaperon brodé d'hermine sur l'épaule gauche.
* Costume du greffier et du notaire = robe écarlate + bonnet carré noir.
* Costumes ecclésiastiques = robe de gros drap avec une ceinture. + Un manteau et une « capuce » (capuchon pointu). Pour les Sœurs = voile ou cornette. Pour les cardinaux = cape rouge, parfois avec des dentelles et des broderies d'or. Pour les évêques = souvent un manteau bleu + croix pectorale + mitre et bâton à houlette. Les prêtres sont coiffés d'un bonnet carré. Les moines ont la robe de bure.
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Message  Atissa Dim 11 Aoû 2013 - 12:37

Latrines, besoins naturels




Besoins naturels...




* Il y a la chaise percée avec un pot ou un seau à l'intérieur qu'on peut retirer pour le vider et le nettoyer. On ne trouve ces chaises que dans les maisons aisées. On les appelle les «chaises percées» mais aussi «d'aisance / d'affaires / de commodités» ou encore «le trône». Elles n'étaient pas cachées dans un cabinet d'aisances (cela n'existait pas) mais tout à fait visibles en public, dans la chambre ou dans la «salle d'eau», ou «le cabinet de toilette» ou même au salon ! On faisait sans gêne ses besoins en public !

* En ville, certaines rues étaient consacrées à la satisfaction des besoins de ceux qui n'ont pas de chaise percée. A la campagne, on faisait ses besoins derrière une haie, contre un arbre, ou contre le mur s'il fait beau. En cas de mauvais temps, on fait dans la cave ou à l'étable...

* Partout, les odeurs étaient épouvantables. Même dans les châteaux, les couloirs pouvaient être remplis de matière fécale ou d'urine... Les Dames ne se gênaient pas pour se laisser aller sous leurs grandes robes (qui du coup cachaient l'action), ni même les Messieurs - sur la braguette, voir fiche "Vêtements" ci-dessous.

* On pouvait aussi faire dans un «pot de chambre / pot à pisser / vase de nuit». Il y a plusieurs expressions pour dire qu'on va faire ses besoins : «aller à la selle» ; «faire la grosse / la petite commission» ; «aller au petit coin» ; «aller quelque part / là où le roi ne va qu'à pied / là où on ne peut pas aller à ma place».

* En guise d'essuie-cul, on prend des feuilles d'arbre à la campagne... ou ses mains. Chez les riches, on a des mouchoirs en coton, en dentelle parfois.


Débarras des ordures / excréments





* Certains châteaux sont dotés de « latrines / retraits / longaignes » = des trous qui laissent tout tomber dans le vide, soit dans les douves soit au pied des murs (où c'est ensuite ramassé et épandu sur les terres cultivées des environs).

* En ville, on envoie tout dans la rue par les fenêtres (rues d'une saleté effroyable à cause des vidanges mais aussi des déjections des animaux). Il faut juste penser à crier trois fois «gare à l'eau !» ou «gare dessous !» avant de lancer les détritus. Certaines maisons sont équipées d'une «fosse à retrait» dans le grenier. Dans les rues, les « exécuteurs des basses œuvres » font la vidange, essentiellement la nuit. Ils récurent et envoient tout hors de la vile par la rivière, ou alors ils vendent les excréments et les ordures à des fermiers (pour de l'engrais) ou à des manufacturiers (pour faire du salpêtre, qui entrait dans la composition de la poudre à canon).
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Message  Atissa Dim 11 Aoû 2013 - 12:49

Toilette






Coiffeuse (meuble)






* On en possède que dans les classes supérieures, dans la chambre à coucher. On avait des commodes (meubles avec pendule) et une coiffeuse (meuble très raffiné, une évolution élégante de la table de toilette). La coiffeuse est recouverte de marqueterie, d'acajou ou de bois de rose, avec tout un jeu de miroirs autour desquels on étalait flacons, pots à fards, brosses, houppettes (ou duvet de cygne), poudres, baignoires d'yeux, etc.
* Tout cela était utilisé avec l'aide de la femme de chambre, pour l'exécution de la « deuxième toilette » (celle qui consiste à se faire belle, alors que la « première toilette » vise seulement l'hygiène). On termine par la coiffure. Même les hommes pouvaient avoir une coiffeuse, pour se raser, mettre la perruque, arranger une touffe de barbe, peigner la moustache et même se maquiller (les hommes précieux aussi se fardaient, avaient du rouge et mettaient des mouches).


Eau





* On craint l'eau (on pense qu'elle peut ramollir le corps), donc on s'en sert le moins possible, juste pour le nécessaire. Quand on prend un bain (rare), on n'est jamais nu. On porte une longue chemise (on dit alors qu'on est «en déshabillé»), et en sortant on met une chaude robe de chambre. A la campagne, on se baigne à la rivière ou à la source.


Le bain





* On prépare un bain avec des seaux remplis au puits ou à la fontaine, et des marmites chauffées à la cheminée. C'était très long et laborieux. Dans la baignoire (un rudimentaire bassin en bois chez la plupart des gens), on mettait un «fond de bain» = un linge dans la fond.

* Le bain pouvait être compris dans le rituel de bienvenue = on en offrait un à un invité de marque, alors qu'un visiteur plus banal est juste invité à se décrasser mains et visage. Hormis chez les riches, le bain est rare (on se contente généralement d'une toilette rapide).

* Si l'eau était crainte, on ne faisait pas pour autant aucune toilette. Mais la toilette quotidienne se limite la plupart du temps aux parties visibles = visage et mains. Pour le reste, on faisait une sorte de toilette de chat et on se contentait de se changer assez régulièrement.


Lieu de la toilette ?





* Pas de salle de bains à l'époque. Chez les riches, il y a la «salle d'eau» = pièce consacrée à l'eau en général. Elle réunit l'espace de la toilette, et des toilettes (au sens actuel : les latrines). Chez les nobles, chaque personne peut avoir son «cabinet». Mais les gens moyens n'ont ni salle d'eau ni cabinet. Éventuellement dans les familles un peu aisées, on a un réduit à côte de la chambre (ou un petit coin de la chambre) consacré aux outils de toilette.


Outils





* La table de toilette est chez les gens très aisés. Sur cette table on dépose :
=> « touaillettes » (des petites toiles = serviettes à visage, à cheveux, à mains...) Toute maison en possède mais leur nombre et leur qualité varie selon la richesse.
=> les essuie-mains
=> une cuvette (le « bassin ») + broc à eau en faïence ou en porcelaine, plus ou moins décorée selon les moyens financiers.
* Chez les gens modestes, on se débrouille avec une bassine et une serviette grossière, ou on va à la rivière.


Parfum





* Partout, les gens puaient. Mais à l'époque on y était habitué. A la campagne, une odeur forte est considérée comme virile. Les gens aisés se mettaient des litres de parfum et aussi des poudres. Les mignons en raffolaient. Non seulement on se parfumait comme de nos jours avec des bouteilles, mais aussi on glissait à tous les niveaux du corps, dans les habits, des petits sachets de plantes odoriférantes (sous les aisselles, sous les hanches, dans le pourpoint, sous la robe...) + des gants parfumés.

* Exemples de parfums souvent employés = esprit de musc, d'ambre gris, de civette, de bergamote, de girofle, de fleur d'oranger, de lavande.
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Message  Atissa Dim 11 Aoû 2013 - 14:04

Vêtements





Accessoires




* Les nobles (hommes comme femmes) ont du maquillage et des bijoux (bagues, broches...) ainsi que des parfums très forts.
* Châles, mouchoirs, fichus, colifichets, tous ces accessoires font partie des choses que les gens moyens et modestes achètent une ou deux fois par an aux colporteurs, qui arrivent dans la ville avec leur hotte (dite «la balle») replie d'accessoires et de gadgets. Ils proposent tout cela à la foire. C'est aussi aux colporteurs qu'on achète casseroles, chandelles, sucre, épices, images pieuses, baumes, rubans, parapluie, chapelas, cravates, et aussi les « noisettes » (ancêtres du préservatif, appelés aussi « redingotes anglaises »).


Coiffes / chapeaux




* Usages du chapeau =
=> A la Cour, on ne se présente pas avec le chapeau sur la tête devant le roi (à moins d'être officier ou ambassadeur). Le roi en revanche ne quitte jamais son chapeau, il ne l'enlève qu'à l'église, en présence de Dieu, son seul supérieur.
=> L'homme ôte son chapeau pour saluer une dame, ou bien un aîné ou un supérieur. On retire son chapeau aussi devant un mort ou en présence d'un cercueil. A l'église, l'homme enlève son chapeau alors que la femme le garde. La femme du peuple garde toujours sa coiffe ou son chapeau.

* Les perruques poudrées. Elles ont été incriminées de favoriser la famine, par certains, lors des périodes difficiles = les kilos de farine que les nobles se mettent sur la tête pourraient nourrir des milliers de pauvres.

* Les gendarmes portent le bicorne. Les pèlerins ont un chapeau à larges bords avec éventuellement une coquille Saint-Jacques accrochée dessus. Les religieuses ont un voile ou une cornette.
* Les femmes avaient des coiffes plus ou moins élaborées = du simple bonnet de laine avec des pointes à la coiffe avec tuyaux et dentelles.


Entretien




* Chez les gens modestes, les vêtements sont portés et usés jusqu'à la corde. Même rapiécés, déchirés, élimés, on les garde longtemps. Quand ils sont vraiment inutilisables, on en fait des chiffons, torchons, etc. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne se change jamais tant que le vêtement n'est pas usé = quand le vêtement est très sale ou puant, on le met de côté en attendant la grande lessive.
* Chez les notables, on a beaucoup de personnel pour s'occuper du linge = lavandières, lingères, mais aussi «chènevière» et «linière» pour s'occuper du chanvre et du lin : le coudre, réparer les habits, etc.
* Le lin était gris ou beige à la base. Il ne devenait blanc qu'après avoir été trempé dans du petit lait et étendu dans les prés.


Habits de l'élite




* Les messieurs ont une « culotte » (bouffante), qui descend juste au dessus ou juste en dessous du genou selon les époques (plutôt au dessus au XVIe siècle, en dessous aux XVIIe et XVIIIe siècles) et des bas en dessous, alors que les gens modestes n'ont pas de culotte mais des pantalons / chausses (d'où les « sans culotte »). Le port de l'épée est réservé aux nobles.

* Les fourrures comme le petit gris et l'hermine sont réservées à l'élite. Le velours est interdit aux gens de basse condition, de même que la dentelle, et les broderies d'or et d'argent sont interdites aux roturiers.

* Livrées des valets = seules les valets des nobles peuvent porter des livrées colorées (aux couleurs de la famille souvent). Les serviteurs des bourgeois doivent se contenter de la chemise et de vêtements de bure sombre.

* Le pourpoint des gens aisés est à collet. Le collet est droit, éventuellement orné au début du XVIIe siècle d'une fraise à fronces de différentes sortes. Le pourpoint descend en ponte à la ceinture et est tailladé sur les bras et les basques (pans qui retombent après la ceinture, sur la taille et le haut des jambes). La cape peut être jetée sur l'épaule, tomber à terre, ou bien enroulée autour d'un bras. Possibilité d'un grand manteau pouvant aller presque jusqu'à terre, rappelant les « houppelandes » du Moyen-Âge. On porte des culottes / chausses flottantes (« bordiers ») et / ou des bottes à talons hauts, montantes jusqu'à la cuisse. Les bottes mordent sur les bas de soie (sortes de grandes chaussettes / collants). Ou bien si on ne porte pas des bottes, on met des souliers, « à cric » (un anneau décoré) ou « à pont levis » (avec la languette qui remonte sur le pied), avec une rose de rubans.
* Coiffure = cheveux longs / perruque / feutre à plumes. On parle de « cadenette » quand les hommes se font une sorte de queue de cheval en attachant une touffe de cheveux avec un ruban de couleur.
* On peut ajouter à l'habit une écharpe de satin en travers pour pendre l'épée.

* Pour les Dames, les robes sont couvertes de pierres, dentelles, broderies. Les corsages sont munis d'épaulettes et de bourrelets en dessous de la taille. Les manches peuvent être fendues pour laisser voir les doublures des étoffes, sur les robes à la française. Il y a 3 ou 4 jupes superposées sous une robe ouverte, chaque jupe est d'une couleur différente. Pour le cou, on porte un collet montant avec plusieurs étages de dentelles, ou un décolleté plongeant, avec bijoux, ou encore un collet en éventail derrière la tête. La taille est ornée d’agrafes ou de rubans, ou bien de basques tailladées. On se met des mouches au visage, on porte gants et éventail. Les vieilles dames / les veuves ont un chaperon : une grosse robe noire.


Mode française / mode italienne




* Chez les grandes dames, au XVIe siècle et au XVIIe siècle, il y a une bataille de style entre la robe « à la française » (à manches amples) et la robe « à l'italienne » (manches collantes, et autour de la taille des vertugadins = coussinets ou gros jupon avec des baguettes, pour faire gonfler la jupe en forme de cloche et mettre en valeur la taille). Mais dans les deux cas, ces robes très riches étaient terriblement lourdes, chargées de pierres et d'éléments en superposition. Elles compliquaient la marche et les Dames devaient se déplacer avec un « troussoir » (une canne à crochet pour soulever la jupe et les jupons afin de monter un escalier ou d'éviter des saletés en tous genres par terre, dans la rue, etc).


Mouchoirs




* Les «mouchoirs de nez» dans les maisons aisées. Il y a également les «mouchoirs de col» aussi bien pour les Dames que pour les hommes. Le mouchoir de luxe peut être brodé, imprimé, à dentelles... C'est un objet de mode en même temps qu'un objet utile. Il est en toile fine, parfois en soie avec de la mousseline.
* Il y a aussi des mouchoirs tout simples, que les hommes nouent autour du cou pour éponger la sueur quand ils travaillent, ou pour éviter de s'enrhumer en hiver. Les femmes pouvaient se couvrir les cheveux avec le mouchoir, car elles ne sortaient pas tête nue, sauf les Dames riches.
* Les mouchoirs s'offrent souvent entre femmes et hommes, c'est très galant. Les riches les parfument. Pour les pauvres, le moindre tissu peut faire office de mouchoir. Les riches en ont une pile impressionnante et les mettent souvent en valeur (pour essuyer une larme, s'éventer, dire au revoir...), c'est très à la mode chez les précieux et ces gestes sont également romantiques. On fait aussi des signes avec les mouchoirs (faire passer des messages, le laisser tomber aux pieds d'une femme, le laisser dépasser de son décolleté...)


Tenue de base




* Homme = une chemise avec un pourpoint par dessus (avec ou sans manche), ou alors une petite veste, un costume court, et aux jambes, on porte les chausses (qui évoluent en culotte) et éventuellement les bas.
* Femme = une coiffe ou un bonnet sur la tête (c'est très vulgaire pour une femme de se montrer les cheveux lâchés, chez les gens modestes. Chez les gens aisés = perruque, ou cheveux remontés dans des coiffures très élaborées, éventuellement un chapeau pour sortir), une chemise avec un corsage soit agrafé soit avec des lacets, et une jupe avec plusieurs jupons. Rien sous la jupe.


Tenue des enfants




* A la naissance, le bébé est emmailloté très solidement et mis dans une «laie / layette» (une sorte de boîte). On emmaillote avec des bandelettes de chanvre chez les paysans, de lin ou de laine chez les plus riches. Les bras sont collés le long du corps et les jambes réunies, pour donner au corps la posture droite. Les gens autrefois pensaient que sans cela, les gens seraient à quatre pattes. Le bébé est coiffé d'un bonnet (appelé «le béguin») qu'il porte jour et nuit pendant huit mois sans nettoyage ! A l'époque on estime que plus un bébé est sale, plus il sera protégé et vigoureux, et que les enfants trop dorlotés sont mous et fragiles par la suite. D'autres bandelettes sont ajoutées pour maintenir la tête droite.
* Ensuite, jusqu'à 6 ans, les enfants modestes ont une tunique « unisexe », à manches, sans rien dessous.
* Vers 7 ans, les enfants commencent à porter les habits comme les adultes.


Tenue féminine





* Vêtement du dessus = robe ou blouse. La robe au sens actuel est rare chez les femmes modestes (à part la robe de mariage), qui ont plutôt une blouse ou bien une jupe avec, en haut, une chemise.

* Sur la chemise des femmes, les boutons de manches (mais il n'y a pas forcément des boutons, souvent c'était des lacets) sont à gauche. Avant le milieu du XVIIe siècle où ils se répandent, les boutons demeurent des objets de luxe sertis de pierreries ou peints comme des miniatures.

* A côté des chemises, pour les femmes il y a les «corps», nommés aussi «justaucorps» ou «corsages» = il couvre et tient la poitrine et descend le long du haut du corps en serrant la taille. Il a des variantes = «le corselet» qui est un petit corsage, le bustier, les «serres». Ceux des femmes riches sont agrémentés de rubans, broderies, etc. + Beaucoup d'épingles pour assembler les pièces, et éventuellement un «compère» (pièce qui relie le justaucorps au cotillon). Avec tout cela, la toilette des femmes, et surtout des femmes aisées, est très longue. Les Dames ont des corsets pour maintenir et modeler la poitrine. Ils étaient aussi appelés «corps à baleines». Cela vient du fait qu'ils étaient fabriqués avec de véritables fanons souples tirée de la mâchoire de la baleine, ou dans de la toile écrue.

* En bas, on porte des jupes (dites aussi « cottes »), qui peuvent aussi être nommées «cotillons» et «jupons» quand elles sont au dessous de la jupe principale, car chez les femmes aisées il y a toujours plusieurs étages de jupes, sans compter les vertugadins.

* Le dernier étage n'est pas différent des hommes : les « bas », sous la jupe / la robe. Ils ne devaient jamais être vus chez les femmes. Ils sont en laine chez les gens modestes, en soie chez les riches.

* Aux pieds, les femmes modestes et des campagnes ont des sabots. Les femmes riches ont de beaux souliers à talons hauts (talons hauts aussi bien chez les hommes que chez les femmes). Parfois, les chaussures sont si hautes que les femmes doivent se sécuriser avec une canne pour marcher, ou donner le bras à quelqu'un dans les escaliers.

* Certaines robes de bal sont conçues avec une bande élastique à nouer au dessous de la poitrine pour la maintenir et lui donner une belle forme.

* Pas de culotte au sens moderne du terme = les femmes pauvres comme les marquises sont nues sous leurs jupons, de la taille jusqu'aux bas.


Tenue masculine





* La chemise. Elle est en toile ou en chanvre, donc très rêche mais portée à même la peau. Elle s'enfile par la tête. Les plus riches en ont de plus agréables, en lin, voire en soie.

* Par dessus, l'homme moyen a un tablier ou une blouse (dite aussi «sarrau»), ou alors une veste (à 4 pans / basques) ou un pourpoint (une veste matelassée ou rembourrée de laine sur les épaules et la poitrine. Le pourpoint peut être très luxueux chez les plus aisés) qui va du cou à la ceinture et se fixe aux chausses. Avec des manches, le pourpoint est appelé un « justaucorps ».

* Haut-de-chausse = évolution de la braie. En laine grossière, ou en fourrure / velours pour les plus aisés, mais la plupart sont coupés dans des draps de chanvre. Des très luxueux sont portés par les riches, sinon ces derniers portent la « culotte ». Arrivée aussi du pantalon au XVIIe siècle mais il n'arrive à la campagne qu'au XVIIIe siècle. Les culottes / hauts-de-chausse sont déjà munies de braguette. C'est une pièce d'étoffe colorée, très voyante (on aimait mettre en valeur la taille du contenu, et certaines braguettes étaient rembourrées à cet effet...). On peut aussi y ranger la bourse, un mouchoir, ou un fruit qu'on pouvait sortir en public et offrir à une dame... La braguette est réservée aux vêtements assez chers. Avec la mode de la culotte aristocratique, la braguette devient un « pont » = rabat qu'on boutonnait sur la bas ventre.

* Sous les hauts-de-chausse / culottes, il y a les bas. Ils sont blancs et en soie chez les riches, et sinon en laine ou en fils d'estame. Ils sont fabriqués par des « badestamiers ». Les plus pauvres allaient avec le bas des jambes et les pieds nus.

* Les plus aisés ont des bottes, des chaussures décorées ou des brodequins. Les citadins moyens peuvent avoir des savates de cuir. Les pauvres sont nu-pieds. A la campagne, on a surtout les sabots. Il est facile à mettre et à quitter. On le bourrait de paille en hiver et de fougères en été (ou d'herbes odoriférantes pour combattre l'odeur des pieds), ou alors on mettait un chausson dans la sabot. Dans la maison, on met des chaussons de laine, pantoufles de l'époque.


Tissus





* Laine, lin, chanvre, toile pour l'immense majorité des habits. Les gens modestes portaient exclusivement ces tissus là (les tissus les plus bon-marché) et leurs dérivés.

=> Quelques autres tissus :
* Berlinge = grosse étoffe de fil de laine et de laine, très résistante. Utilisée pour les vêtements de travail.
* Bouracan = grossière étoffe de laine, parfois en poil de chèvre. Utilisée pour les manteaux.
* Brin = belle toile fine de premier choix.
* Brussequin = drap de piètre qualité.
* Bure = étoffe de laine rousse. Utilisée pour les robes des moines. On peut mettre aussi un tapis de bure sur les écritoires, d'où le nom de « bureau ».
* Cadis = étoffe de laine.
* Camelot = venu d'Asie Mineure. Réputé imperméable. Utilisé pour les jupons et certains manteaux.
* Cariset = tissu de laine grossière.
* Coutil = toile en fils de chanvre ou de lin, lissée et très serrée.
* Droguet = étoffe moitié laine, moitié fil, drap mince et peu cher.
* Escot = étoffe de laine pour les robes de deuil et les vêtements sombres des religieuses.
* Estame = laine tricotée à l'aiguille.
* Froc = étoffe de laine grossière, ressemblant à celle des habits des moines.
* Gaze = tissus transparent. Luxueux.
* Panne = sorte de velours.
* Pinchina = gros drap de laine.
* Ras = étoffe très lisse.
* Ratine = étoffe de laine frisée, utilisée en doublure.
* Serge = tissu de laine grossière.
* Taffetas = soie tissée comme de la toile.
* Tiretaine = drap de peu de valeur.
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Message  Atissa Mer 4 Sep 2013 - 15:53

Sources :

=> Comment vivaient nos ancêtres, par Jean Louis Beaucarnot
=> Entrons chez nos ancêtres, par Jean Louis Beaucarnot (JCLattès)
=> Dictionnaire du Grand Siècle, par François Bluche (Fayard)
=> Encyclopédies du costume et de la mode
=> Cours d'histoire de khâgne sur la santé sous l'Ancien Régime

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