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Petite sélection sur des sujets intéressants, qui peuvent éventuellement trouver leur utilité dans vos romans.
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HISTOIRE, ARCHÉOLOGIE
Des dealers de cannabis à la préhistoire
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HISTOIRE, ARCHÉOLOGIE
Des dealers de cannabis à la préhistoire
- L'article:
- INDO-EUROPÉENS.
Les Yamna, des cavaliers venus des steppes, et l’une des quatre tribus fondatrices des Européens modernes, sont probablement les premiers grands dealers de cannabis de la préhistoire, estiment des chercheurs allemands. Ces hommes de l’âge du bronze ancien (et dont la culture a rayonné entre 5 500 av. J.-C. et 4 300 av. J.-C.), ne se sont pas contentés de diffuser les langues indo-européennes, ni de répandre leurs gènes en se mêlant à toutes les populations de fermiers rencontrées : ils auraient également répandu le chanvre et peut-être son utilisation psychoactive à travers toute l’Europe et l’Asie, estiment Tengwen Long et Pavel Tarasov, de l’Université libre de Berlin, dans la revue Vegetation History and Archeobotany.
Une culture de rente ?
Pour reconstituer l’histoire complexe de la diffusion de cette plante peut-être née sur les contreforts de l’Himalaya, les chercheurs ont réexaminé les pollens, les fibres et les fruits découverts dans des dizaines de fouilles ou de poteries archéologiques au cours des dernières décennies. Des traces d’usage et de domestication du chanvre dès 11 500 et 10 000 ans av. J.-C. ont été trouvées au Japon, en Chine et en Europe de l’Est, mais la consommation de ce végétal a véritablement explosé il y a 7000 ans, à l’âge de bronze, constatent-ils. Les archéologues relient cet usage accru en Asie de l’Est et en Europe avec la montée du commerce transcontinental. Car entre-temps, il y a environ 9000 ans, les pasteurs Yamna ont domestiqué le cheval, maîtrisé l’équitation et acquis une mobilité nouvelle. « Cela leur a permis de couvrir de grandes distances, estime Pavel Tarasov. Ils ont ainsi commencé à forger des réseaux commerciaux transcontinentaux, suivant les mêmes voies qui allaient devenir les célèbres routes de la soie quelques millénaires plus tard. » La plaque tournante du trafic semble être le corridor du Hexi, qui leur ouvre les portes de l’Asie de l’Est. Les Yamna, d’abord essentiellement localisés au nord de la mer Noire, se sont largement déployés à l’ouest, mais également introduits dans toute l’Asie centrale, puis en Mongolie et en Chine. « La valeur élevée du cannabis pouvait en faire un bon d’échange idéal à l'époque – une sorte de “culture de rente” avant l’argent, avance Tegwen Long, même si cette hypothèse exige davantage de preuves. » Le cannabis est une plante précieuse aux multiples usages, pour la cuisine, la médecine, la fabrication de cordes et de tissus. Mais depuis quand est-elle utilisée comme un psychotrope ? En Asie centrale et en Roumanie, on a retrouvé des fruits brûlés, des traces de cannabis fumé datées justement d’environ 7000 ans. Les archéologues pensent que les Yamna ont été parmi les premiers à en inhaler les fumées lors de cérémonies rituelles, avant de partager cet usage avec leurs « clients » de toute l’Eurasie.Par Rachel Mulot
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Le 16/07/2016
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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Re: [Divers] [Sciences] [Culture(s)] Regroupement d'articles
HISTOIRE, ARCHÉOLOGIE, SOCIÉTÉ
Teotihuacan : la femme au sourire de jade
Teotihuacan : la femme au sourire de jade
- L'article:
- Un squelette découvert dans les ruines de Teotihuacan, au Mexique, révèle des pratiques de mutilations dentaires.
Teotihuacan, la cosmopolite… L’examen de la dépouille d’une femme vivant il y a 1600 ans dans cette cité préhispanique, alors la plus grande métropole du Nouveau Monde (aujourd’hui au Mexique), a révélé des pratiques empruntées à des cultures situées plus au sud : un crâne déformé et des dents serties de pierres fines polies. Selon Jorge Archer Velasco, un des archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) impliqué dans cette étude présentée en juillet 2016, le crâne de la "Dame de Tlailotlacan", - du nom du lieu où elle a été dégagée -, a "été allongé par compression très forte", une technique de déformation artificielle inconnue à Teotihuacan mais qui était courante dans l’aire Maya du sud-est du Mexique et en Amérique centrale. La sépulture, exhumée en 2014, se trouvait d’ailleurs à l’extrémité ouest de l’antique "cité des dieux" (son nom nahuatl), dans l’ancien secteur de "Tlailotlacan", celui "des gens des pays lointains".
Une prothèse en pierre verte de jadéite à la place d’une dent inférieure
"Les fouilles archéologiques entreprises dès 2008 à Teotihuacan ont permis d’étudier les processus d'intégration des populations étrangères. Elles sont la manifestation du caractère cosmopolite qu’avait cette cité qui a dû accueillir des populations d’origines variées, comme l’indiquent les découvertes d’enterrements de prestige, telles que la Dame de Tlailotlacan", ajoute Veronica Ortega, à l’origine du projet. Teotihuacan a en effet constitué un grand centre d’attraction pour différentes communautés attirées par le développement économique de la ville, ses échanges de biens et la construction de ses grands sanctuaires.
La présence de pierres rondes de pyrite de fer incrustées dans les dents supérieures, ainsi qu’une prothèse en pierre verte de jadéite à la place d’une dent inférieure, sont en effet la preuve caractéristique de l’origine étrangère de cette femme. Chez certains peuples mésoaméricains, à l’instar des anciens Mayas de la région du Petén et du Belize, les dents pouvaient en effet être décorées de jade, de turquoise, de serpentine, ou d’hématite. Pour perforer la face vestibulaire des dents et y creuser les petites cavités cylindriques destinées à recevoir ces ornements, les « dentistes » de l’époque utilisaient une pierre dure, l’obsidienne, et du quartz en poudre comme abrasif. La pierre était ensuite fixée sur la dent à l’aide de résines naturelles. Si l’on en croit les recherches effectuées sur ces pratiques, les dents étaient percées sans que la pulpe ne soit touchée…
Teotihuacan a été le plus vaste centre urbain de Mésoamérique
Pour Stephen Houston, professeur d’archéologie à l’Université Brown, à Providence dans l’Etat de Rhodes-Island (Etats-Unis), ces parures dentaires avaient pour vocation de purifier le souffle et permettre l’expression de paroles élégantes. La bouche affichant le statut social, les dents remaniées étaient toujours disposées sur les parties visibles de la mâchoire. Les pierres auraient eu des vertus magiques et étaient censées assurer une protection divine à l'individu. D’autres types de mutilations dentaires étaient également pratiqués, parmi lesquelles le limage des dents en pointe ou le laquage et la teinture faite à l’aide de bitume ou d’extraits de cochenille. Ces pratiques auraient disparu peu après l’arrivée des Espagnols au 16e siècle.
L’analyse des pierres d’incrustation devrait être prochainement réalisée, pour tenter d’en connaître la provenance.
Peuplée de plus de 100.000 âmes, entre 200 et 700 de notre ère, Teotihuacan a été le plus vaste centre urbain de Mésoamérique. Occupée dès 600 avant notre ère, son plan architectural quadrillé autour de l’Allée des morts, une longue avenue centrale longue de 2 km, était dominé au nord par la pyramide de la Lune, suivi à mi-chemin, d’une pyramide encore plus imposante, celle du Soleil. Au sud, la Citadelle, enserrait le temple du Serpent à plumes, Quetzalcóatl. A l’entour, de grandes zones d’habitats ont pu servir de résidence principale aux dignitaires de la cité. Teotihuacan est encore très mal connue, et sa fin, vers 700 de notre ère, semble avoir été dramatique. Son mystérieux abandon n'a toujours pas été élucidé.Par Bernadette Arnaud
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Le 12/07/2016
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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HISTOIRE, CLIMATS
La baisse d’activité solaire a protégé les navires espagnols
La baisse d’activité solaire a protégé les navires espagnols
- L'article:
- Le rayonnement solaire minimum au 17è siècle a eu un effet surprenant aux Antilles : la quasi-disparition des cyclones tropicaux, épargnant ainsi les navires espagnols.
PALÉOCLIMATOLOGIE.
Si le commerce maritime espagnol est resté florissant dans les Caraïbes au 17è siècle, c’est notamment grâce à… la baisse d’intensité de l’activité solaire entre 1645 et 1715. Ce phénomène, appelé "minimum de Maunder", a en effet entraîné la quasi-disparition des cyclones tropicaux dans la région, épargnant les navires, ont démontré des chercheurs américains. L’étude de 657 naufrages de vaisseaux espagnols dans les Caraïbes entre 1495 et 1825 a révélé que leur fréquence a été divisée au moins par quatre lors du minimum de Maunder. La diminution des tempêtes se voit dans l’aspect régulier des cernes de pins multiséculaires d’une île située au large de la Floride. Cet aspect témoigne de l’absence de perturbation de la croissance des arbres due aux inondations d’eau salée provoquées par les cyclones. La réduction du rayonnement solaire a pu entraîner un léger refroidissement des eaux et une modification de la circulation atmosphérique suffisants pour affecter le développement de cyclones.Par Pierre Kaldy
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Le 05/04/2016
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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MYTHOLOGIE, FOLKLORE
Certains contes de fées remonteraient à la Préhistoire
L'autre étude mentionnée dans l'article : Population structure and cultural geography of a folktale in Europe (oui, c'est en anglais...)
Certains contes de fées remonteraient à la Préhistoire
- L'article:
- L’étude phylogénétique de plusieurs contes populaires suggère que leur origine serait beaucoup plus ancienne que l’on imaginait.
ÉTUDE. Barbe bleue, Peau d’Ane… Les contes de fées ne s’adressent pas qu’aux enfants. Ils intéressent aussi les scientifiques. Et deux chercheurs ont eu l’idée de rechercher l’origine de ces récits merveilleux peuplés d’êtres surnaturels. Résultat : certaines fables remonteraient… à l’Age du Bronze ! La Belle et la Bête pourrait ainsi être née il y a 4000 ans, alors que le thème de Faust, présent dans Le forgeron et le diable, de Hans-Christian Andersen, serait vieux de 6000 ans. C’est du moins la conclusion d’une étude publiée dans The Royal Society Open Science par deux anthropologues, Sara Graça da Silva, de l’université de Lisbonne (Portugal), et Jamshid J.Tehrani, de l’université de Durham (Angleterre).
Les chercheurs ont fait appel aux méthodes statistiques et phylogénétiques comparatives habituellement utilisées en biologie de l’évolution pour analyser les relations existant entre des contes. Ils ont ainsi réunis 275 contes qu’ils ont réduit à 76 structures de base – certains contes n’étant que des variantes – dont ils ont étudié l’évolution au sein des langues indo-européennes. Les deux spécialistes sont ainsi parvenus, en construisant un arbre des contes, à établir que plusieurs d’entre eux, issus de lointaines traditions orales, étaient bien antérieurs aux époques supposées de leur apparition dans la littérature, à savoir généralement l’époque de la Renaissance au 16e siècle. Les chercheurs rappellent d’ailleurs que les frères Grimm, auteurs de nombreux contes au 19e siècle, étaient eux-mêmes convaincus des origines proto-indo-européennes de certaines fables traditionnelles allemandes qu’ils avaient compilées.
Une méthodologie qui pose problème
Un résultat qui laisse cependant l’historien Jean-Paul Demoule sceptique, non sur les datations mais sur la méthodologie. "L’idée qu’il existe des thèmes narratifs anciens plongeant dans la préhistoire est tout à fait acceptable, tout comme le fait que ces contes se transmettent de génération en génération. Toutefois, la structure généalogique n’est pas la seule possible", explique le professeur de protohistoire européenne à l’université de Paris 1 et à l’Institut universitaire de France. "Avoir imposé une structure arborescente pour classer des contes les uns par rapport aux autres, en estimant ensuite la durée de chaque branche, sans expliquer quel a été le moyen de mesure utilisé, pose problème. Même en génétique cela reste discuté", poursuit Jean-Paul Demoule.
PRÉCÉDENT. Faisant référence à une étude antérieure de 2013, le chercheur affirme que les résultats obtenus par une autre équipe nuancent fortement les propos de Sara Graça da Silva et Jamshid J.Tehrani. En classant 700 variantes du conte Les Fées, de Charles Perrault, retrouvées dans la plupart des langues indo-européennes "et" non-indo-européennes (basque, turc, estonien, finnois, ou langues finno-ougriennes de Russie), cette autre recherche a abouti à la création d’un graphique d’où ont émergé cinq grands groupes correspondant à cinq grandes zones géographiques. "Si les contes se sont transmis de génération en génération, on voit bien qu’ils circulaient aussi dans tous les sens dans l’étroite péninsule européenne", ajoute Jean-Paul Demoule. "Le raisonnement des deux auteurs, qui a consisté à ne prendre que des contes dans des langues indo-européennes peut avoir constitué un biais", ajoute-t-il. "Ces contes n’existent pas que dans les langues indo-européennes, ils existent aussi ailleurs. Analyser tous les contes connus, dans toutes les langues de l’Europe est un travail qui reste à faire", conclut le protohistorien.Par Bernadette Arnaud
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Le 30/01/2016
L'autre étude mentionnée dans l'article : Population structure and cultural geography of a folktale in Europe (oui, c'est en anglais...)
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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ARCHÉOLOGIE, FOLKLORE, RITUEL
Des faucilles sous la gorge pour neutraliser les démons
Des faucilles sous la gorge pour neutraliser les démons
- L'article:
- En Pologne, cinq corps viennent d'être mis au jour dans un cimetière médiéval, une faucille plantée sous la gorge. Un rituel pour se protéger des revenants ?
RITUEL. Terreur devant l’inconnu ? Peur des "démons" ? Pour faire face à ses frayeurs, une ancienne communauté polonaise avait trouvé un moyen radical : inhumer certains défunts avec des faucilles sous la gorge ! Cinq tombes reprenant cet étrange rituel ont ainsi été récemment mises au jour dans un cimetière du 17e siècle situé à Drawsko comme le rapporte un article publié dans la revue Antiquity. Marek Polcyn, de l’Université Lakehead (Canada) et Elzbieta Gajda du musée Czarnkowskiej (Pologne) les ont exhumés parmi 250 autres sépultures.
Ces corps sont ceux d’un homme de 35 à 44 ans, de deux femmes d’une trentaine d’années, d’une autre d’une soixantaine d’années et d’une adolescente de 14 à 19 ans. Des traces verdâtres, localisées à proximité de leurs crânes, indiquent que des pièces de monnaies avaient aussi été déposées dans leur sépulture, la femme de 60 ans ayant même été inhumée avec une monnaie de cuivre dans la bouche. Pourquoi un traitement si particulier ? Ces corps ont-ils connus une fin tragique et violente ? Une chose est pour l’heure certaine : il ne s'agissait pas d'étrangers. Les analyses des isotopes de strontium effectuées à partir de l’émail dentaire prouvent en effet clairement qu’il s’agit d’habitants locaux.
Les faucilles placées dans une tombe garantissaient que le mort resterait dans son cercueil et ne reviendrait pas hanter les vivants
Ce n’est pas la première fois que les archéologues découvrent des tombes témoignant de ces rituels. Certaines ont été mises au jour dans des cimetières dès le 6e siècle en Pologne, mais aussi en Slovaquie, Hongrie, Autriche, Roumanie et Allemagne. Considérait-on que les défunts concernés possédaient des pouvoirs surnaturels qu’il fallait combattre ? "Les faucilles placées dans une tombe garantissaient que le mort resterait dans son cercueil et ne reviendrait pas hanter les vivants", expliquent les archéologues. Une hypothèse que confirme Claude Lecouteux, historien spécialiste des civilisations médiévales et de mythologie populaire, pour qui ces pratiques étaient réservées aux personnes jugées dangereuses pour la communauté. Divers rituels ont ainsi été éprouvés : dépose d’énormes pierres sur la poitrine des morts ou sur leur tête pour les empêcher de bouger ; plantation de buissons d’épineux sur la sépulture pour que le linceul reste accroché dans les branches, empêchant le spectre d’avancer, etc… "La faucille avait un double usage", poursuit le médiéviste, le fer étant un élément défensif. Les Slaves croyaient en effet que des objets en fer durs et pointus, destinés à "sabrer" ou "poignarder", détenaient des vertus dites "apotropaïques", c’est-à-dire destinées à détourner le danger.
Considérait-on ces défunts comme des vampires ? Les deux archéologues de la publication d’Antiquity réfutent ce terme, préférant évoquer la grande quantité de "démons" qui pullulaient dans les croyances d’Europe centrale au Moyen Age. "Nous sommes face à ce que les spécialistes appellent des mutilations des morts. La récente apparition des vampires dans la littérature, les séries TV, les romans ou la presse est tout simplement l’expression de l’émergence d’un nouveau mythe ! Tout ce qui est enterré d’une certaine manière ou associé à certains objets est désormais qualifié de vampire. Au point que des traductions d’ouvrages sur les croyances populaires qui évoquaient jusque-là des revenants sont aujourd’hui directement transcrites par vampires", confirme Claude Lecouteux.
Des facteurs culturels et comportementaux, ou la stigmatisation sociale en raison de l’apparence physique, peuvent avoir été à l’origine de ces surprenants comportements. Dans une autre étude publiée sur ce même cimetière polonais par une équipe américaine, une épidémie de choléra est évoquée dans cette région au 17e siècle. Cette maladie étant mal connue, ses symptômes auraient-ils pu être perçus comme un signe surnaturel ?Par Bernadette Arnaud
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Le 09/01/2016
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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ARCHÉOLOGIE, RITUEL
Ce terrifiant "râtelier à crânes" a été découvert au cœur de Mexico
Ce terrifiant "râtelier à crânes" a été découvert au cœur de Mexico
- L'article:
- En l’honneur du dieu du Soleil, les Aztèques exposaient les têtes de leurs victimes décapitées. Une de ces installations macabres a été retrouvée dans le centre de la capitale du Mexique.
VICTIMES. Trente-cinq crânes humains pris dans un mortier de chaux, à la façon d’un bas-relief... C’est la vision qu’ont eue les chercheurs de l’Institut national mexicain d’anthropologie et d’histoire (Inah) en creusant sous l’une des rues adjacentes à la cathédrale de Mexico. À deux mètres de profondeur, une plate-forme de 13 mètres de long sur 6 de large formait un "râtelier" à crânes, un tzompantli utilisé par les Aztèques (1200- 1521) pour exposer les têtes de victimes sacrifiées. "À l’origine, ces têtes étaient littéralement “enfilées” au niveau des os temporaux, sur des perches transversales en bois", explique Grégory Pereira, directeur du Laboratoire CNRS d’archéologie des Amériques. Un spectacle qui avait horrifié le missionnaire franciscain Bernardino de Sahagun au 16e siécle. Dans son Histoire générale de la nouvelle Espagne, il décrit la pestilence qui émanait de ces structures, sans oublier le sang et les mouches virevoltant autour...
Un "boulier" constitué de crânes humains
Ces "bouliers" macabres étaient composés des crânes de captifs sacrifiés en l’honneur du dieu du Soleil. Après avoir retiré le cœur, les Aztèques tranchaient la tête puis la décharnaient afin d’exposer le crâne. "Peau et muscles étaient retirés pour ne laisser que l’articulation temporo-mandibulaire, précise l’archéologue. Dans la géographie symbolique aztèque, les tzompantli étaient considérés comme des “arbres à crânes”. Dans l’inframonde des Aztèques et des Mayas, existait en effet un arbre lié à la fertilité dont les fruits étaient des crânes". Selon Grégory Pereira, un mythe connu au Guatemala évoque la fille du dieu des Morts qui aurait reçu une "substance" provenant de ces crânes lui ayant permis de donner naissance au Soleil et à la Lune. "Même si c’est difficile à concevoir aujourd’hui, ces structures n’avaient pas pour but de terrifier mais elles faisaient partie d’un ensemble cérémoniel", note l’archéologue. Une bonne partie des rites, même les plus cruels, avaient pour objectif de favoriser la prospérité et assurer la survie de la société. Les sacrifices ainsi accomplis par les Aztèques étaient censés nourrir le Soleil pour qu’il continue à renaître chaque jour. À Mexico, les équipes de chercheurs vont reprendre les fouilles sur ce tzompantli, le plus important jamais trouvé à Mexico. "Des centaines de crânes restent sans doute à découvrir", prédit Grégory Pereira.Par Bernadette Arnaud
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Le 09/10/2015
- Hamilcar
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ARCHÉOLOGIE, HISTOIRE, NAVIGATION
7000 km en radeau, l’odyssée du Kon-Tiki
7000 km en radeau, l’odyssée du Kon-Tiki
- L'article:
- Cette navigation expérimentale sur le Pacifique menée en 1947 était destinée à prouver que l'exploit était à la portée des Incas.
Le 28 avril 1947, six navigateurs intrépides – cinq Norvégiens et un Suédois – quittent Callao, au Pérou, à bord d’un radeau de 14 mètres de long, le Kon-Tiki. Leur but est d’accomplir un périple de 7.000 kilomètres à travers l’océan Pacifique. À l’époque, du jamais vu. Bien qu’une mort certaine leur soit prédite, les six marins n’hésitent pas à braver l’océan après avoir pris place sur un esquif en balsa construit de leurs propres mains, "sans clou, ni rivet ni fil de fer". L’embarcation est censée être la réplique exacte des radeaux utilisés par les anciens Incas. À la tête de l’expédition, un naturaliste norvégien du nom de Thor Heyerdahl. Le 7 août 1947, cent jours plus tard, les marins scandinaves atteignent, non sans difficultés, l’atoll de Raroia (Raro-Nuku) dans l’archipel des Tuamotou. L’enthousiasme suscité par l’exploit est immédiat. Le monde entier acclame les héros. L’exploit sportif est célébré mais l’expédition se veut bien plus qu’une audacieuse traversée.
Une navigation expérimentale pour prouver qu'elle était à la portée des Incas !
Car c’est au cours d’un séjour dans l’île de Fatu Hiva, dans l’archipel des Marquises, dix ans plus tôt, que Thor Heyerdahl, alors zoologue spécialiste des invertébrés marins, a élaboré une incroyable théorie. À Fatu Hiva, il croise en effet régulièrement un vieillard, Tëi Tatua, qui lui raconte d’étranges légendes. Tiki, le chef de ses ancêtres, les auraient conduits dans ces îles. En parcourant d’anciennes chroniques péruviennes, Heyerdahl croit découvrir que le nom du dieu andin Kon Ticsi Huiracocha est le même que celui du dieu Tiki, vénéré par les insulaires polynésiens. Aussi, chaque soir, en regardant l’océan, le naturaliste se dit qu’à moins de 8.000 kilomètres de là se trouvent des côtes de l’Amérique du Sud… Il se convainc que l’Océanie a été peuplée à l’origine par des hommes arrivant de ces rivages lointains, à l’est.
Cette théorie sera développée dans son best-seller traduit en plus de 60 langues l’Expédition du Kon-Tiki. Presque 70 ans après, que reste-t-il du Kon-Tiki ? Un indéniable exploit doublé d’une démonstration de l’intuition du norvégien. Oui, les voyages vers l’ouest, en haute mer, depuis l’Amérique du Sud, étaient possibles, même à bord d’embarcations fragiles. Et les Incas ont bel et bien pu atteindre en radeau certaines îles d’Océanie. Thor Heyerdahl est mort en 2002 à l’âge de 87 ans.Par Bernadette Arnaud
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Le 19/11/2015
- Hamilcar
- Donne le vertige à l'insoutenable légèreté des lettres
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Petite chose intéressante, très ciblée mais toujours utile.
ÊTRE UN BON CHAMANE (EN ÉQUATEUR PRÉCOLOMBIEN)
Petit chemin de cailloux vers cet antre de connaissances ~
ÊTRE UN BON CHAMANE (EN ÉQUATEUR PRÉCOLOMBIEN)
- Spoiler:
Petit chemin de cailloux vers cet antre de connaissances ~
- Hamilcar
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ARCHÉOLOGIE & PALÉO
L'évolution humaine a été accélérée par... l'alcool
L'évolution humaine a été accélérée par... l'alcool
- Spoiler:
Il y a 10 millions d'années, une mutation apparue chez l'ancêtre de l'homme, lui a permis de métaboliser l'alcool éthylique 40 fois plus vite.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'ivresse a précédé la culture du raisin et du blé et même… l'apparition d'Homo sapiens. Nos très lointains aïeux avaient déjà, en effet, un vrai penchant pour l'alcool, comme le rapporte une nouvelle étude. "Il y a dix millions d'années, une mutation est survenue chez l'ancêtre africain des humains et des grands singes. Elle lui a permis de métaboliser l'éthanol — ou alcool éthylique— quarante fois plus rapidement !", a ainsi calculé le généticien Matthew Carrigan, du Santa Fe College (Gainesville, États-Unis). Une mutation qui a eu lieu au moment où ces primates arboricoles et frugivores étaient contraints de descendre des arbres nourriciers, ceux-ci se raréfiant en raison d'un assèchement climatique. "Ils ont alors commencé à se nourrir de fruits tombés au sol… qui étaient parfois fermentés", poursuit l'expert. Et ils y ont pris goût! D'autant que l'ingestion d'éthanol a bien des avantages : elle ralentit le métabolisme, facilite la digestion et favorise le stockage des graisses. Il fallait toutefois à nos lointains ancêtres dégrader rapidement l'éthanol "pour éviter de succomber trop vite à l'ébriété, poursuit Matthew Carrigan. Car dégringoler, ivre, des arbres ou s'assoupir dans un environnement où rôdaient les prédateurs leur aurait été fatal".
Des cuites à l'hydromel
Les animaux tiennent en effet plus ou moins bien l’alcool : ainsi, les rouges-gorges tombent vite de leur perchoir alors que les musaraignes d’Asie (Ptilocercus lowii) peuvent "siffler" toute la nuit du nectar de palme à 3,8 % d’alcool sans montrer le moindre signe d'ébriété". Ces travaux confortent l’"hypothèse des singes ivres" (2004) de Robert Dudley, selon laquelle notre espèce serait génétiquement prédisposée à être attirée par l’alcool et ses abus. Selon le biologiste californien, "nos ancêtres auraient notamment recherché très tôt ses effets sur l’humeur", ce qui aurait favorisé leur caractère aventureux. Mais, sans les abeilles, les Homo auraient sans doute dû se contenter de marmelades de fruits pourrissants comme source unique et régulière d’éthanol ! Celles-ci leur ont en effet fourni le premier breuvage alcoolisé au monde, entièrement naturel, selon Roger Morse, professeur à l’université Cornell (États-Unis). Cet apiculteur, aujourd’hui décédé, aimait à imaginer un tronc empli de miel et de cire tombé au sol puis détrempé par les pluies. Une fois le miel dilué à 70 % d’eau, les levures auraient lancé la fermentation, produisant un hydromel.
"Et un hominidé, par l’odeur alléché, aurait pu y goûter et partager sa découverte avec les siens, ouvrant la voie aux premières libations", renchérit Patrick McGovern, professeur d’archéologie biomoléculaire à l’université de Pennsylvanie (États-Unis) et spécialiste réputé des breuvages anciens, qu’il se fait une joie de reconstituer (lire S. et A. n° 830, avril 2016). La rencontre entre l’homme et la vigne (Vitis vinifera) intervient quant à elle plus tard, en Eurasie, il y a 2 millions d’années, lorsque Homo erectus quitte son berceau africain et découvre cette liane grimpante. Il en goûte les fruits du côté d’Israël et de la Palestine, de l’Anatolie, du Caucase et de l’Iran. Puis en cueille les grappes dans toute l’Europe il y a 500.000 ans, comme le montre la découverte de pépins sur des sites archéologiques français notamment. "En revanche, il est difficile de savoir quand nos ancêtres ont commencé à conserver ou fabriquer des breuvages enivrants", souligne Patrick McGovern. Les outres de peau, les bols de bois ou les paniers tressés se conservent mal… Et aucune pierre creusée n’a livré de traces chimiques d’alcool.
"Il fallait boire rapidement le nectar avant qu'il ne tourne au vinaigre"
Une chose est sûre, les hommes du paléolithique avaient peu de contrôle sur le processus de fermentation, leurs récipients n’étant pas hermétiques. Néanmoins, la purée ou mixture finale pourrait avoir été intéressante et aromatique. "Une fois connus les délices de ce breuvage, des bandes de nomades sont certainement retournées année après année vers les vignes ! imagine Patrick McGovern. Le calendrier d’élaboration était limité à l’automne. Il fallait boire rapidement le nectar, avant qu’il ne tourne au vinaigre." La domestication de la vigne serait, elle, survenue entre 10 000 et 5000 avant J.-C. "Elle a probablement eu lieu au sud-est de l’Anatolie, entre le Tigre et l’Euphrate, dans le Croissant fertile, considéré comme le berceau de la civilisation", précise dans une étude le généticien suisse José Vouillamoz. C’est dans cette région que furent également domestiquées, entre -12.000 et -10.000 ans, les huit plantes fondatrices de l’agriculture, dont l’amidonnier (ancêtre du blé), le petit épeautre, l’orge, le pois chiche et le lin. "Si les hommes ont domestiqué les céréales, c’est peut-être d’abord pour faire une soupe épaisse de bière nutritive et euphorisante, plus facile à fabriquer que du pain !", osent Patrick McGovern et Robert Dudley. À les en croire, ce serait pour trinquer ensemble que les hommes se seraient sédentarisés puis organisés en société.
Il faut toutefois attendre l’invention de la poterie, et plus précisément 7000 ans avant J.-C., pour trouver "la trace du premier breuvage à fermentation contrôlée", dans la Chine du néolithique. Les vases de Jiahu, un site du Henan, ont révélé en 2003 des résidus de raisins sauvages, de baies d’aubépine, de riz et de miel. "Une sorte de grog au parfum de chrysanthème!", évoque Patrick McGovern. Et, pour transformer l’amidon en sucre et déclencher la fermentation, les humains auraient trouvé l’astuce : mastiquer les céréales, une enzyme spécifique étant présente dans la salive. Quant aux tout premiers crus, ils ont été identifiés dans des céramiques d’Iran datées de 5400 ans avant J.-C., trahis par la présence de résine de térébinthe, un agent conservateur.
"Les plantes psychoactives et les boissons alcoolisées avaient aussi un rôle sacré"
Au fil des siècles, l’alcool aurait ainsi joué un rôle majeur, allant peut-être jusqu’à participer à l’invention de l’écriture et la fondation des villes! Sur le site de Tell Bazi, au nord de la Syrie, vieux de 3400 ans, chaque maison possédait en effet sa "microbrasserie" : de gigantesques jarres d’argile (200 litres) ont conservé la trace d’orge et d’oxalate, un dépôt chimique produit par la céréale en présence d’eau. Pour l’archéologue allemande Adelheid Otto, de l’université Ludwig-Maximilians de Munich, "les nutriments essentiels, notamment les vitamines, fournis par la fermentation des céréales ont permis aux Mésopotamiens d’avoir une croissance physique correcte alors que leur régime alimentaire à base de pain et de gruau était déficient". Selon l’archéologue Elisa Guerra Doce, spécialiste de l’ébriété dans les périodes préhistoriques à l’université de Valladolid (Espagne), les boissons alcoolisées n’ont pas eu qu’une fonction hédoniste.
"Les plantes psychoactives et les boissons alcoolisées avaient aussi un rôle sacré. La plupart des traces matérielles proviennent de tombes de membres de l’élite et de sites cérémoniels, ce qui indique que la consommation de produits psychoactifs pouvait être socialement contrôlée en Eurasie préhistorique." Ce que reconnaît Patrick McGovern : "Communiquer avec les dieux ou les ancêtres implique presque toujours l’usage d’une boisson alcoolisée, que ce soit le vin de l’eucharistie, la bière offerte à la déesse sumérienne Ninkasi, le “grog” viking ou l’élixir des tribus amazoniennes ou africaines." Elles ont aussi servi à traiter la douleur et les infections. "Ce lubrifiant social, ce stimulant qui altère la pensée" comme le qualifie le spécialiste aurait aussi et surtout participé à la création, à la musique et aux arts. Revers de la médaille : la soif de l’homme pour l’alcool — avec son cortège d’excès et de maladies — a été largement aussi forte que l’attrait pour ses bienfaits. "Si l’on ne se lasse pas de raconter l’histoire de ces breuvages, conclut Patrick McGovern, mieux vaut les savourer avec modération." Santé !
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ARCHÉOLOGIE
Un exceptionnel jardin funéraire de 4000 ans découvert en Egypte
Un exceptionnel jardin funéraire de 4000 ans découvert en Egypte
- Spoiler:
Une équipe d’archéologues espagnols a exhumé les vestiges d’un jardin funéraire dans la nécropole d’Abou El Naga Draa en Égypte.
Des plantes, des fleurs et des arbres fruitiers accompagnaient les anciens Egyptiens dans leur ultime voyage vers l'au-delà comme le montrent des représentations et peintures murales (voir ci-dessous). Pour la première fois, des chercheurs espagnols viennent de découvrir l'un de ces jardins funéraires dans la nécropole d'Abou el Naga Draa, près de Louxor, l'antique Thèbes, en Egypte. " Jamais un tel jardin funéraire n'avait été mis au jour", s'enthousiasme José Manuel Galan, le directeur de la mission du projet Djehuty, débuté en 2002.
Daté d'environ 3900 ans, le verger miniature se trouvait à l'entrée d'un tombeau du Moyen Empire (2040-1782 av.J.-C). Large de 3m sur 2m, plantes et fleurs étaient cultivées dans des compartiments d'environ 30 centimètres de côtés. De fines couches de limon ont été retrouvées dans ces petits quadrilatères, ainsi que des restes de racines conservées depuis près de 4000 ans. Sycomores et palmiers figuraient souvent dans les fresques murales, les chercheurs espagnols en retrouveront-ils les traces parmi les racines dégagées ? " Nous savons en effet que palmier, sycomore ou Persea -une plante de la famille des avocats-, étaient associées à la résurrection, ou encore que des plantes comme les laitues étaient liées à la fertilité, et donc la vie. Nous devons désormais attendre le résultat des identifications en cours ", a expliqué le chercheur.
De petits récipients en céramique ont également été retrouvés, bordant l'émouvant vestige. Au moins quatre dattes et quelques fruits en cours d'étude y étaient conservés, sans doute produits par ce jardin comme offrandes.
" Ces jardins cultivés avaient une signification symbolique, ce qui apportera des informations sur les croyances et pratiques religieuses, ainsi que sur la culture de la société de l'époque, quand Thèbes, était devenue la première capitale du royaume unifié de Haute et Basse Egypte ", ajoute José Manuel Galan, du Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique espagnole (CSIC). Un témoignage rare et précieux de ces paysages végétaux de l'au-delà, symbole du cycle de la vie et de la résurrection si chers aux anciens égyptiens.
Pendant des siècles, les habitants du Nil ont aussi orné l'intérieur des tombes de guirlandes de fleurs de céleri, de camomilles, de fruits, de coquelicots et de pissenlits, tout comme ils en décoraient les momies, mais aussi les sarcophages des pharaons et personnages illustres. Jusqu'à des écailles d'oignons parfois posées à même les paupières, ou placées entre les orteils. Sous les bandelettes de Ramsès II, les archéologues ont retrouvé des fleurs de nénuphars entiers, d'autres fois il s'agissait de centaurées, dont il est dit qu'elles avaient été rapportées de Syrie par Thoutmosis vers 1500 avant notre ère, celui que l'on appelait le Pharaon jardinier. Parmi les butins de guerre de ses campagnes militaires, il aimait rapporter des plantes, voir des arbres entiers comme le montrent certains bas-reliefs. Thoutmosis qui avait lui aussi dans sa tombe les restes d'un véritable jardin botanique ! (lire Sciences et Avenir n°802).
Selon le chercheur espagnol, une petite chapelle de briques à l'entrée du tombeau contenait trois stèles postérieures à la sépulture et au jardinet. Remontant à la XIIe dynastie (autour de 1800 av. J.-C), l'une portait le nom d'un certain Renef-seneb, une autre celui d'un dénommé Khememi " le fils de la dame de la maision, Satidenu ", en plus du dieu de l'antique Thèbes, Montou, ainsi que des divinités funéraires Ptah, Sokar et Osiris.
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PALÉONTOLOGIE
Le plésiosaure qui se nourrissait comme une baleine
Le plésiosaure qui se nourrissait comme une baleine
- Spoiler:
C'est le premier reptile marin identifié à avoir adopté un mode d'alimentation par filtration.
Le fossile de ce plésiosaure a été découvert en 1984, sur l'île de Seymour en Antarctique, par Sankar Chatterjee, actuellement conservateur au musée de l'université Texas Tech. La patience est décidément une vertu puisque 30 ans plus tard, une nouvelle étude de son crâne révèle une étonnante adaptation de cet animal.
Un amateur de Krill
Les plésiosaures étaient des reptiles marins qui vivaient dans les mers et les océans du Jurassique et du Crétacé. A la même époque, les dinosaures occupaient la plupart des niches écologiques sur la terre ferme. Les deux groupes se sont éteints en même temps, il y a environ 65 millions d'années. Depuis lors, aucune créature semblable aux plésiosaures n'a existé et les paléontologues étudient toujours ces animaux avec intérêt et notamment la façon dont ils nageaient. La plupart d'entre eux étaient dotés d'un (très) long cou, de quatre membres-nageoires et d'une mâchoire munie de dents robustes et coniques.
Mais ce n'est pas le cas de Morturneria seymourensis dont les dents sont longues, minces et orientées vers l'extérieur comme le montre la reconstitution que les chercheurs ont réalisée. Une mâchoire pas du tout adaptée à la capture et à l'ingestion des grosses proies qui constituent la nourriture des autres plésiosaures. Pour eux, qui publient leurs analyses dans le Journal of Vertebrate Paleontology, Mortumeria devait avoir un mode d'alimentation bien particulier : par filtration, comme chez les baleines à fanons.
L'animal devait ingérer de grandes quantité d'eau contenant du Krill (des sortes de minuscules crevettes), des petits poissons ou des coquillages. Puis rejeter l'eau à travers ses dents qui retenaient la nourriture qu'il lui suffisait ensuite d'ingurgiter. Ce mode d'alimentation n'avait jamais été observé jusqu'à présent chez un reptile marin ; c'est un cas frappant d'évolution convergente. Face aux même contraintes environnementales certaines espèces, parfois très éloignées sur l'arbre évolutif, peuvent adopter les mêmes solutions - comme pour les dauphins et les requins, étrangement ressemblant, même si les uns sont des mammifères et les autres des poissons.
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PLANTES & VÉGÉTAUX
Pourquoi les feuilles des arbres sont-elles si différentes ?
Pourquoi les feuilles des arbres sont-elles si différentes ?
- Spoiler:
La taille des feuilles des plantes varie d’un facteur 100.000 ! Une étude complète portant sur 7600 espèces de plantes dans toutes les zones climatiques détaille les influences qui façonnent la principale zone de contact des végétaux avec leur environnement.
LUXURIANCE. La modeste Cassiope tétragone qui couvre les sols de toundra arctique arbore des feuilles de moins d’un millimètre carré. A l’autre bout du spectre, le bananier présente des appendices de plus d’un mètre carré ! Entre les deux, toutes les tailles existent. Mais quels sont les mécanismes qui conditionnent la surface foliaire ? A priori, la réponse est évidente. En présence de chaleur et d’eau en abondance, les plantes sont plus luxuriantes. Une équipe internationale menée par Ian Wright de l’Université Macquarie en Australie a vérifié cette assertion. Leurs résultats, qui font la Une de Science du 1er septembre, révèlent une réalité beaucoup plus complexe.
L’étude croise la taille des feuilles de 7600 espèces situées dans 700 zones climatiques différentes. « Partout, tout se résume à une question de budget énergétique quotidien. En réalisant le bilan des gains et pertes d’énergie à la fois durant le jour mais aussi durant la nuit, il est possible de déterminer si la température de la feuille dépassera les seuils létaux situés entre -5°C et +50°C », explique Vincent Maire, chercheur à l’Université du Québec à Trois Rivières (Canada) et co-auteur de l’étude. Il existe bien des zones géographiques où la chaleur et l’abondance d’eau font qu’il n’y a pas de limite théorique à la taille des feuilles. Il s’agit principalement du bassin amazonien et de la forêt équatoriale africaine. Là, les plantes ont suffisamment d’eau pour rafraîchir leurs feuilles en permanence par transpiration et maintenir une température optimale pour la photosynthèse, loin de la température de l’air ambiant. Dans le reste de la zone intertropicale où l’eau est moins disponible, les feuilles sont plus petites « car le risque de surchauffe est trop grand durant la journée pour les grandes feuilles due à leur incapacité à perdre rapidement la grande quantité de chaleur acquise par le rayonnement solaire», poursuit Vincent Maire.
Des feuilles plus petites pour éviter de geler!
MODÈLE. En revanche, en zone tempérée, en altitude et dans les zones arctiques, ce n’est pas le risque de surchauffe qui est le facteur limitant, mais le risque de gel durant la nuit. « Avec une couche isolante d’air importante, la grande feuille dissipe une trop grande part d’énergie dans les longues longueurs d’onde vers le ciel, qui ne peut pas être compensée par la température de l’air ambiant. Ce phénomène peut provoquer un gel même lorsque la température de l’air ambiant est supérieure à zéro », assure Vincent Maire. Résultat : sur 51% de la surface de la planète, c’est le risque de dommages par le gel durant la nuit qui est le facteur limitant de la taille des feuilles et non la chaleur du jour.
« C’est une idée nouvelle qui bat en brèche l’idée que seules la chaleur et l’eau expliquent la taille des feuilles », salue Patrick Laufs, chercheur à l’Institut Jean-Pierre Bourgin (Inra-AgroparisTech) qui n’a pas participé à l’étude. Cette règle énergétique prévaut pour expliquer les différences de taille au sein d’une même espèce selon leur emplacement au sud ou au nord de son aire de répartition. De même un même arbre peut produire des feuilles de taille différente, celles de la canopée en contact avec le rayonnement solaire étant plus petites que celles poussant à l’ombre de la canopée.
Ces résultats sont le fruit d’une double approche, empirique et théorique. En prenant en compte le rayonnement solaire, la pluviométrie, la température, le modèle théorique reconstitue le bilan énergétique d’une feuille et calcule sa taille maximale. Les valeurs observées ne dépassant pas cette taille maximale, ce modèle à l’échelle de la feuille s’en retrouve globalement validé. Ce modèle peut avoir plusieurs applications. «Pourquoi ne pas s’en servir pour optimiser la taille des feuilles des plantes cultivées et ainsi améliorer les rendements agricoles? », propose Patrick Laufs. « Ce travail prédictif va aussi permettre de mieux calculer le rôle de stockage de carbone des plantes dans le cadre d’une évaluation du rôle des végétaux comme puits de gaz à effet de serre », assure Vincent Maire. Même les paléontologues y trouveront leur compte, en déduisant de la taille des feuilles fossilisées les conditions climatiques dans le passé de la Terre.
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BIODIVERSITÉ
Pour "voter", les lycaons... éternuent
Pour "voter", les lycaons... éternuent
- Spoiler:
Des chercheurs ont découvert que les lycaons ont une méthode très originale pour décider ou non du départ de la meute.
"L'un des exemples les plus flagrants de coordination de groupe chez les animaux sociaux est la décision de quitter un lieu de repos", indique une équipe de chercheurs dans une étude parue le 6 septembre 2017 dans la revue Proceedings of the Royal Society B. Ces scientifiques ont étudié 5 meutes de lycaons (Lycaon pictus) au Botswana. Et ils ont découvert que ces canidés ont une méthode plutôt inattendue pour décider s'ils doivent oui ou non partir à la chasse : pour voter, ils éternuent !
Éternuer pour donner son avis
Chez cette espèce, certains animaux ont une influence bien plus importantes que tous les autres membres du groupe. Mais cela n'empêche pas que des décisions collectives peuvent être prises comme, par exemple, pour un départ. Avant que la meute ne se déplace, tous les membres se rassemblent afin de "voter". Ainsi, chaque rassemblement ne donne pas forcément lieu à un départ.
Selon cette étude, la probabilité du "succès" d'un regroupement est corrélée au nombre minimum d'éternuements audibles qui est de toutes façons anormalement élevé à ce moment là. Pour les chercheurs, les lycaons se servent donc de ces brusques expirations d'air comme d'un moyen de communication qui leur permet de donner leur avis.
Des votants inégaux
Après avoir observé 68 rassemblements, les scientifiques ont découvert que le nombre d'éternuements intervient comme un quorum : un nombre seuil d'ébrouements doit être atteint pour que la demande de départ soit validée. Mais des différences existent entre les initiateurs. En effet, si l'animal qui souhaite le mouvement du groupe est l'un des dominants, très peu d'éternuements -3 en moyenne- seront nécessaires pour amorcer le départ. Si la demande est initiée par un lycaon de faible rang, celui-ci devra "recevoir" 10 éternuements minimum pour voir sa requête validée.
Les chercheurs ont déterminé qu'il fallait environ 7,8 éternuements pour que le rassemblement soit un succès (c'est-à-dire qu'il mène au départ). Selon eux, lorsque l'éloignement du lieu de repos est demandé par un dominant, celui-ci n'essuie jamais de refus mais son accord n'est pas un prérequis pour le mouvement de la meute : si le nombre d'éternuements est suffisant, la requête est validée. Il existe donc un semblant de démocratie chez ces canidés mais mieux vaut ne pas avoir les cavités nasales encombrées lors d'un vote : le résultat du suffrage pourrait en être faussé !
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ARCHÉO & PALÉO
Homo sapiens est sorti d'Afrique il y a près de de 190 000 ans
Homo sapiens est sorti d'Afrique il y a près de de 190 000 ans
- Spoiler:
Une mâchoire découverte en Israël suggère que Homo sapiens a quitté l'Afrique et est arrivé au Proche Orient entre 177 000 et 194 000 ans. Soit 60 000 ans plus tôt que ne le montraient jusqu'alors les fossiles.
DENTS.
Ce sont que quelques dents, mais elles changent l'écriture de notre histoire. Une équipe internationale de chercheurs a en effet décrit dans Science "le plus ancien fossile d'Homme moderne jamais découvert hors d'Afrique". Israël Hershkovitz, de l'Université de Tel Aviv (Israël) et ses confrères y détaillent "la partie gauche d'une mâchoire supérieure d'adulte comprenant une grande partie de la dentition, trouvée sur le site archéologique de Mislya Cave, situé sur les flancs du mont Carmel au nord d'Israël, près de la ville d'Haïfa". Elle serait plus ancienne encore que les fossiles humains modernes trouvés dans les sites archéologiques israéliens de Skhul et Qafzeh, datés d'environ 90 000 à 120 000 ans.
Pour déterminer cet âge, les chercheurs ont appliqué plusieurs méthodes de datation à des matériaux découverts sur le site et au fossile humain lui-même. Les résultats suggèrent que ceux-ci datent d'une période comprise entre 177 000 et 194 000 ans, repoussant ainsi la première migration de l'homme moderne hors d'Afrique d'environ 60 000 ans. En outre, la mâchoire de Misliya a sensiblement le même âge que d'autres fossiles d'Homo sapiens découverts dans deux sites d'Afrique de l'Est.
Si cette mâchoire a été conservée, c'est en raison d'un effondrement de la voûte de la grotte de Misliya il y a 160 000 ans environ. Les précieux vestiges retrouvés révèlent que les occupants de cette grotte chassaient le grand gibier, comme les aurochs, les daims persans et les gazelles et qu’ils contrôlaient l’utilisation du feu dans des foyers. Ils utilisaient largement les plantes et des techniques innovantes et sophistiquées pour tailler la pierre, similaires d'ailleurs à celles associées aux premiers humains modernes d'Afrique.
Le paléontologue Jean-Jacques Hublin, qui a découvert au Maroc le plus ancien des hommes modernes, âgé de 300 000 ans, salue la découverte, qui ne le surprend pas. "Cela montre que l'Homme moderne est sorti assez tôt d'Afrique, explique t-il à Sciences et Avenir. Homo sapiens s'est certainement déployé plusieurs fois à la faveur d'évènements climatiques et environnementaux qui lui ont permis de gagner ou d'occuper de nouveaux espaces. Des épisodes qui se sont déroulés alors que le Sahara était vert. Je vois cela comme des pulsations, des "sorties pulsées" d' Afrique".
Préciser le calendrier et les voies de la migration humaine moderne hors d'Afrique permet de mieux appréhender l'évolution de notre propre espèce. La région du Moyen-Orient a constitué en effet un corridor important pour les migrations des premiers hommes durant le Pléistocène et elle a été occupée à différentes époques par des hommes modernes, des Néandertaliens et même des espèces humaines antérieures. "Ces nouveaux fossiles et leur datation apportent un éclairage nouveau sur les mouvements des premières populations de l’homme moderne, au Pléistocène moyen, entre l’Afrique et l’Eurasie" soulignent Norbert Mercier, chercheur CNRS à l’Institut de recherche sur les archéomatériaux de l'Université Bordeaux-Montaigne et Hélène Valladas, chercheuse CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, qui ont participé à la datation du gisement. "Cette découverte va dans le sens des données génétiques qui soutiennent l’idée d’une diffusion de gènes modernes hors d’Afrique il y a un peu plus de 200 000 ans".
- Hamilcar
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ESPACE
De l'eau sur les exoplanètes du système TRAPPIST
De l'eau sur les exoplanètes du système TRAPPIST
- Spoiler:
- C'est confirmé : il y a (beaucoup) d'eau sur les exoplanètes du système TRAPPIST
De nouvelles études ont permis d'affiner les calculs de masse et de densité de chacune des 7 exoplanètes, et d'en déduire leur composition très probable.
Les bonnes nouvelles s'accumulent du côté du système planétaire Trappist-1, dont la découverte, en 2016, a été annoncée l'année suivante par la Nasa. Non seulement cette étoile naine rouge est très proche de nous (à peine 40 années lumière), non seulement sept planètes rocheuses de masse comparable à la Terre orbitent autour, non seulement leur plan orbital est idéalement placé pour permettre leur observation par la méthode des transits (voir plus bas), mais en plus, elles pourraient contenir de l'eau. Et pas qu'un peu ! Une nouvelle étude suggère que certaines d'entre elles pourraient en contenir jusqu'à 5% de leur masse. Pour comparaison, sachez que l'eau sur Terre ne représente que 0,023% de la masse de notre planète. Ce qui fait environ 250 fois plus d'eau que sur Terre s'enthousiasme l'ESO (Observatoire européen austral) dans un communiqué.
Bien qu'il ne s'agisse encore que d'estimations, ces nouveaux chiffres fournissent toutefois des informations clés par rapport aux études précédentes conduites sur le système Trappist. "Nous disposons désormais de suffisamment de données sur 5 des 7 planètes (Trappist b, d, f, g, et h) pour pouvoir affirmer que leur composition doit contenir de l'eau en quantité importante" affirme Martin Turbet chercheur au Laboratoire de Météorologie Dynamique et doctorant à Sorbonne Universités, et co-signataire d'un nouvel article sur le sujet.
Une équipe internationale d'une vingtaine de chercheurs a scruté ce fascinant système à l'aide d'un ensemble de télescopes. A la fois depuis l'espace (via Kepler ou le télescope spatial Spitzer) ou depuis le sol, à l'aide des réseaux de télescopes TRAPPIST et SPECULOOS (tous deux basés au Chili), ainsi que d'autres instruments basés en Inde, au Maroc, à Hawaii (USA) et aux îles Canaries (Espagne).
Vue d'artiste du système TRAPPIST-1, avec les sept planètes alignées dans l'ordre de distance croissante par rapport à leur étoile hôte. NASA / R. Hurt / T. Pyle.
L'équipe y postule que la planète la plus éloignée de l'étoile naine (h) pourrait être recouverte d'une épaisse couche de glace. Les plus proches, (b et c) pourraient être entourées d'une fine atmosphère contenant de la vapeur d'eau. Quant à celles situées dans la zone dite "habitable" (d, e, f et g), autour de l'étoile elles pourraient héberger de l'eau liquide, un élément indispensable au développement de la vie telle que nous la connaissons sur Terre.
L'exoplanète d ("exo" car hors de notre système solaire) est la moins massive de toutes les planètes de ce système (seulement 30% la masse de la Terre). Mais les astronomes ne parviennent pour le moment pas à trancher pour savoir si c'est parce qu'elle est entourée d'une imposante atmosphère, si elle est recouverte d'un océan ou d'une épaisse couche de glace, expliquent les chercheurs. Quant à sa voisine (e), elle est au contraire plus dense que la Terre, bien que moins massive. Peut-être du fait d'un noyau de fer dense supposent l'équipe. Mais par sa taille et la quantité d'énergie qu'elle reçoit de la part de son étoile, trappist 1e est l'exoplanète qui présente le plus de similitudes avec la Terre.
Cette analyse leur a permis de mesurer avec une grande précision les interactions entre planètes dans ce système solaire. En effet, ce dernier a la particularité d'être très compact. Chacune des 7 planètes orbite donc très près de ses voisines qui, elles-mêmes, sont bien plus proches de leur étoile que la Terre ne l'est du soleil. Et pour cause, si on superposait ce petit système solaire au nôtre, il serait comme une bague posée au centre d'un disque vinyle. Il pourrait tenir tout entier entre notre soleil et Mercure, la planète la plus proche de lui. Et du fait sa compacité, les planètes qui le composent interagissent beaucoup plus fortement l'une sur l'autre via les forces de gravitation. Ces interactions modifient très légèrement la fréquence de passage de chaque planète devant l'étoile Trappist-1.
Pas encore d'observation directe
"La mesure de ces petites déviations entre les orbites nous permettent d'estimer les masses de chacune des exoplanètes. Ce qui nous permet ensuite de calculer leur densité à partir de la mesure de leur diamètre que l'on peut facilement mesurer durant le transit" rappelle Martin Turbet. Reste que, pour l'heure, cette composition des planète n'est issue que d'une déduction basée sur des calculs de masse et de densité. Pour le moment, aucune observation directe d'une atmosphère (composée de vapeur d'eau ou non) n'a été réalisée. Un article publié en février 2018 fait état d'un test d'observation de l'atmosphère de chacune des planètes de ce système via la méthode des transits. Une méthode qui consiste à observer la manière dont la lumière de l'étoile est filtrée par une éventuelle atmosphère de la planète lorsque celle-ci passe entre son astre et l'observateur (c'est à dire nous, sur Terre). Toutefois, cette étude menée à l'aide du télescope spatial Hubble (pas très adapté pour ce type de missions du fait des longueurs d'ondes qu'il observe et de sa petite taille) n'a pu qu'exclure certains scénarios. On attend donc avec impatience la mise en place du télescope spatial James-Webb qui devrait être mis en service en 2019.
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ARCHÉOLOGIE
En Normandie : découverte d'un cimetière d'enfants gaulois
En Normandie : découverte d'un cimetière d'enfants gaulois
- Spoiler:
Des sépultures d’enfants gaulois très bien conservées ont été récemment mises au jour à Jort, dans le Calvados.
Ce sont de petits ossements d'enfants vieux de plus de 2000 ans qui sont récemment apparus sous la truelle de l'archéologue Vincent Carpentier et d'une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Cette étonnante nécropole gauloise a été exhumée à quelques kilomètres de la vieille ville fortifiée de Falaise, sur la commune de Jort (Calvados). "Cette ville est connue pour avoir été une importante cité gallo-romaine, mais nous sommes en train d'établir que son passé gaulois, antérieur de deux ou trois siècles à la conquête de César, a été tout aussi considérable ", précise Vincent Carpentier. Ainsi, de ce cimetière d'enfants, découvert intact, alors que les restes antiques, dont la région est richement dotée, ont souvent été victimes de pillages depuis le XVIIIe siècle.
Les petites sépultures étaient creusées dans des calcaires, substrat qui explique la très bonne conservation des restes osseux, y compris ceux, fragiles, des nouveau-nés. Les quelques centaines de m2 de surface étudiée - sur lesquelles seront prochainement édifiées des maisons individuelles- correspondent à une petite partie seulement de la nécropole. Les archéologues ont pu déjà dégager près de 130 petites dépouilles inhumées aux alentours de 70 avant notre ère. Non sans émotion. «Quelques-unes d'entre elles portaient des fibules en bronze, des perles, ou encore de fins bracelets en lignite façonnés à leur proportion ». Ces parures funéraires confirment les échanges commerciaux entre la Gaule et l'Angleterre, seul endroit à l'époque d'où était exportée cette matière première fossile.
La découverte d'une nécropole d’enfants datant de l’Age du Fer est un événement rare. Seule une dizaine ont été mises au jour sur l’ensemble du territoire français. « Les Gaulois avaient pour habitude d’incinérer ou d'inhumer les enfants n’ayant pas atteint la puberté dans des cimetières situés à l’écart de ceux des adultes, précise le spécialiste. Cette pratique devait s'inscrire dans un cadre religieux et cosmologique, mais il devait aussi exister des croyances selon lesquelles les enfants immatures n’étaient peut-être pas considérés comme des individus « achevés »r. Des comportements qui ont perduré dans le monde christianisé du Moyen Age, période au cours de laquelle les enfants décédés avant d’avoir pu être baptisés, devaient être enterrés à l’écart.
Les squelettes retrouvés étant ceux d'enfants dont les âges s'étalent de la naissance à onze ans, les spécialistes disposent désormais d'un exceptionnel échantillonage à analyser. Les premières observations ont déjà fait apparaître une surmortalité infantile après la naissance, dans des proportions identiques à celles connues jusqu'au XVIIe siècle. Ces travaux devraient être enrichis par des données issues d'une autre nécropole d’enfants gaulois toujours en cours d’étude, cette fois dans la région de Cherbourg, sur une ancienne agglomération portuaire située à Urville-Nacqueville. Ces sites témoignent de l’importance démographique et économique de ces régions du nord-ouest de la France au second Age du Fer (450-50 av. notre ère), et des possibles interactions existant entre clans résidant alors en Gaule et en Angleterre.
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Re: [Divers] [Sciences] [Culture(s)] Regroupement d'articles
Pour les amateurs de Science-fiction/Anticipation, qui seraient tentés par un scénario catastrophe de type infections zombiesques, voici une série d'articles :
Dans le permafrost, des virus et des bactéries qui attendent le dégel
Un virus préhistorique géant de 30 000 ans
Un autre virus géant dans le permafrost
Le permafrost contient une quantité astronomique de mercure
Permafrost et réchauffement climatique
Continuez à voguer sur les articles connexes pour en apprendre plus sur le sujet.
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FONDAMENTAL
Dans quelle langue crie votre bébé?
Dans quelle langue crie votre bébé?
- Spoiler:
Les cris des nouveau-nés seraient influencés par la langue maternelle de leurs parents, selon une étude qui révèle que les bébés germanophones et francophones ne crient pas de la même façon!
Parfois désorientés par les cris de leur nouveau-né, les parents seront peut-être soulagés d’apprendre que lorsque le tout-petit fait entendre sa voix il est déjà dans l’apprentissage de sa langue maternelle. Une étude étonnante menée sur des bébés de 2 à 5 jours montre en effet que leurs cris reproduisent la mélodie de la langue parlée par leurs parents.
«J’ai été la première étonnée», relate Anne Christophe, spécialiste de l’acquisition du langage chez les bébés, chercheuse au BabyLab de l’Ecole normale supérieure (LSCP, ENS/CNRS). L’équipe allemande de Kathleen Wermke (Institut Max Planck, Leipzig), qui travaille depuis plusieurs années sur les cris des bébés, l’a contactée pour cette étude comparant les cris de 30 bébés nés dans des familles françaises et de 30 bébés nés dans des familles allemandes.
Après avoir comparé les cris des enfants, enregistrés pris lors des interactions classiques avec la mère ou le père, et surtout en dehors des situations de douleur ou de faim, Wermke et ses collègues ont constaté que l’intonation était différente chez les Français et chez les Allemands. Pour les bébés français, le pic d’intensité des cris est majoritairement à la fin (mélodie ascendante) alors que pour les bébés allemands il est au début (mélodie descendante).
Ces mélodies correspondent aux intonations des deux langages maternels, expliquent les chercheurs, le français se caractérisant par cette intonation ascendante. «Nous savions déjà que le bébé était très tôt capable de reconnaître sa langue maternelle, dont il entend justement les intonations et la mélodie in utero à partir du troisième trimestre de grossesse, précise Anne Christophe. Ce qui est vraiment nouveau et étonnant c’est de constater que les bébés l’expriment via leurs premiers cris».
Même s’il ne s’agit pas encore de langage, cela suggère que son développement commence très tôt et s’enracine dans les cris des nouveau-nés, avant même l’apparition du babillage. «Ces cris ont sans doute déjà pour objectif d’établir une communication» commente Anne Christophe, cosignataire de l’étude parue dans la revue Current Biology.
Novateurs, ces travaux remettent en cause l’hypothèse selon laquelle les premiers cris sont uniquement contraints par les capacités de l’appareil respiratoire, comme chez les bébés primates non-humains. En effet, chez les nourrissons comme chez les chimpanzés, le larynx débouche directement dans le nez ; ce n’est qu’au bout de quelques mois que le larynx descend, permettant à l’air de passer par la cavité buccale, offrant au petit d’Homme des capacités de vocalises inégalées chez ses cousins primates.
«À cause de cette descente du larynx, on a longtemps pensé que les nouveau-nés criaient comme des bébés chimpanzés. Cette étude révèle que ce n’est pas le cas, qu’il existe déjà une forme de contrôle de la hauteur et de l’intensité des sons chez les tout-petits» précise la chercheuse du BabyLab.
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Encore des trucs sur les zombies
DECOUVERTE. Des centaines de gènes "zombies" se réactivent après la mort
Après la mort, certains gènes bougent encore
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ESPACE
Un article sur les ondes gravitationnelles : http://www.nationalgeographic.fr/espace/quest-ce-quune-onde-gravitationnelle
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PSYCHOLOGIE
Un dossier dédié au syndrome de Stress Post Traumatique (SPT en français ou PTS en anglais) sur le site du service de santé des armées
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INSECTES
Pourquoi les cafards sont pratiquement impossibles à tuer
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ARCHÉOLOGIE
Cet homme du Moyen-Âge avait remplacé son bras coupé par une lame !
Cet homme du Moyen-Âge avait remplacé son bras coupé par une lame !
- Spoiler:
Une équipe italienne décrit dans une étude une sépulture singulière du Moyen-Âge : celle d'un homme au bras amputé et remplacé par une lame !
Les nécropoles lombardes sont décidément pleines de surprises. Après l'annonce en avril 2018 de la découverte d'un cas de naissance de cercueil, une équipe italienne publie l'étude d'une autre sépulture singulière de cette époque. Celle d'un homme au bras amputé et manifestement émule de Wolverine, le personnage de comics interprété au cinéma par Hugh Jackman.
Pour un Lombard du VIe siècle, les occasions ne manquent pas de perdre son bras
La tombe est en fait une découverte assez ancienne. Le site de Povegliano Veronese date du VIe au VIIe siècle de notre ère, au tout début du Moyen-Âge. Il a été fouillé en deux fois à six-sept ans d'intervalle, en 1985-86 et 1992-93. La sépulture du super-héros Lombard se noie alors dans la masse des 164 tombes et des 222 corps retrouvés. Plus de vingt ans après sa découverte, l'équipe de scientifiques menée par Ileana Micarelli de l'Université La Sapienza de Rome s'est penchée sur son cas.
L'analyse des os indique que l'individu de la tombe T US 380 n'avait pas loin de 50 ans à sa mort. Le trait le plus marquant du squelette est évidemment son bras droit coupé, mais ses os ont révélé bien d'autres renseignements. L'étude du strontium de ses dents, par exemple, montre qu'il n'était pas originaire de la région. En effet, les Lombards envahissent le nord de l'Italie en 568. Ils vivaient auparavant le long du Danube, en Pannonie. Pour un Lombard du VIe siècle, les occasions ne manquent pas de perdre son bras. Malformation, accidents, décisions judiciaires ou combats sont les plus courantes. Ici, le bras a été perdu suite à un traumatisme contondant alors que l'individu était encore jeune. Le soin de sa communauté à le soigner laisse supposer que l'amputation est consécutive à un accident ou à un fait de guerre. "Cela met en évidence un effort au niveau de la communauté pour fournir un cadre idéal pour la guérison", écrivent les auteurs de l'étude. "Un environnement propre et des soins intensifs pendant les premiers stades de la guérison... Il semble peu probable qu'un criminel ait reçu un tel traitement médical."
Une prothèse remarquable
En examinant de plus près l'extrémité du bras amputé, l'équipe de scientifiques a remarqué des signes de pression biomécanique - remodelage des deux os pour former un cal, et un éperon osseux sur le cubitus. Des signes compatibles avec le genre de pression qui aurait pu être appliquée par une prothèse, une sorte de capuchon de cuir, serré par une lanière autour du moignon pour le protéger. La sienne était particulière. "Les preuves archéologiques suggèrent une prothèse en forme de capuchon doté d'une lame d'arme modifiée", expliquent les chercheurs. Le bras du défunt reposait sur son abdomen et un petit seax - une lame de couteau - le prolongeait. Une boucle encore empreinte de matière organique décomposée était tombée à côté de l'os. L'usure des incisives du défunt montrent qu'il l'enlevait et la remettait fréquemment, en utilisant ses dents pour défaire ou serrer la lanière de cuir qui passait dans la boucle. Un geste pas si éloigné de ceux que l'on peut faire aujourd'hui pour défaire un nœud, ouvrir un sachet plastique ou mâchonner un stylo.
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ARCHÉOLOGIE, ÉCRITURE
Découverte d'une cache de stèles gravées de la mystérieuse écriture du royaume africain de Méroé
Découverte d'une cache de stèles gravées de la mystérieuse écriture du royaume africain de Méroé
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SANTÉ
SIDA : quand le virus infecte les os
SIDA : quand le virus infecte les os
- Spoiler:
La dégradation osseuse accrue subie par les patients infectés par le virus du Sida est en fait due à l'infection de cellules de l'os, dont le pouvoir de dégradation naturel se trouve alors décuplé. Pour la première fois, le mécanisme a été publié par des chercheurs de l'Inserm.
Si les personnes infectées par le virus du Sida ont plus de risques de déficit au niveau osseux, c'est parce que le virus infecte les cellules responsables de la destruction naturelle des os et en exacerbe l'activité, d'après une nouvelle étude d'une équipe de Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) parue dans la revue PNAS. Des résultats qui permettent d'envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter les déficits osseux des patients infectés par le VIH.
VIH ET OSTEOPOROSE. Il est connu depuis plusieurs années que l'infection par le VIH accélère la dégradation des os, rendant les patients plus à risque de développer une ostéopénie (baisse de la densité de l'os menant à l'ostéoporose), ostéoporose et fractures. Un risque six fois plus élevé de faible densité minérale osseuse est observé chez les patients infectés par le VIH par rapport à la population générale. On sait que la responsabilité est partagée entre le traitement, agressif au niveau osseux, en particulier la première année, et le virus en lui-même, sans que l'on sache bien comment ce dernier agissait.
La santé des os, fruit d'un équilibre entre synthèse et dégradation
Au cours de la vie, les ostéocytes, cellules qui composent les os et entourées d'une matrice minéralisée, subissent un remodelage continu grâce à l'action de deux types de cellules : les ostéoblastes et les ostéoclastes. Les ostéoblastes produisent cette matrice osseuse, tandis que les ostéoclastes "éliminent les tissus osseux vieillissants sous l'effet de différentes hormones et des sollicitations mécaniques", explique le site de l'Inserm. C'est cet équilibre qui permet aux os de se régénérer en cas de fracture par exemple. Or, une étude récente avait montré une probable infection des ostéoclastes par le VIH et dont le pouvoir de destruction des os était alors décuplé. Cependant, ces résultats avaient été obtenus in vitro (hors du vivant, dans des tubes), et non in vivo (dans des cellules vivantes). De plus, les mécanismes en jeu n'avaient pas été élucidés. C'est maintenant chose faite, grâce à l'équipe dirigée par la chercheuse Isabelle Maridonneau-Parini.
Une dégradation osseuse deux fois plus efficace après infection par le VIH
Les chercheurs se sont donc penchés sur des cellules de souris humanisées (c'est-à-dire modifiées pour exprimer des gènes ou des tissus humains) et sur des explants de tissu articulaire humain (un tissu sorti de son organisme et remis en culture en laboratoire) infectés par le VIH. Ils constatent alors que les ostéoclastes en devenir ou matures pouvaient être infectés à la fois par le virus libre et par contact avec des lymphocytes T (globules blancs capables d'éliminer les cellules anormales) infectés. Les ostéoclastes sont en effet de la même "famille" que les macrophages, ces autres cellules immunitaires préférentiellement ciblées par le VIH. "Les deux types de cellules portent à leur surface les mêmes récepteurs qui permettent l'entrée du virus", explique Christel Verollet, chercheuse Inserm co-responsable de ces travaux, dans un communiqué. Si pour l'instant les chercheurs ne savent pas encore à quel moment de leur vie les ostéoclastes sont infectés par le VIH, ils constatent que leur pouvoir de dégradation osseuse s'en trouve nettement exacerbé. "Chez des individus sains, il existe un équilibre entre leur activité et celle des ostéoblastes, qui reforment l'os en permanence. Mais chez ces patients, les ostéoclastes infectés mettent les bouchées doubles, créant des déficits osseux", explique la chercheuse, confirmant les résultats des travaux précédents.
Une protéine virale qui exacerbe la formation et la stabilité des structures soutenant l'ostéoclaste
Mais pourquoi le VIH a-t-il cet effet ? Pour comprendre, il faut aller un peu plus loin dans le mode opératoire normal des ostéoclastes. Ces dernières sont en quelque sorte à moitié "enchâssées" dans l'os par leur pourtour, une zone d'adhérence forte qui permet le maintien de l'ostéoclaste pendant qu'elle opère grâce à diverses enzymes, et que l'on nomme la "zone de scellement". Or, en présence du virus, cette structure est plus dense, plus large, plus stable. "L'adhérence est meilleure et la zone de dégradation élargie", clarifie Christel Verollet. En effet, la formation et la stabilité de ces zones de scellement sont régulées par une enzyme nommée Src, dont l'activité est démultipliée par une protéine virale nommée Nef que possède le VIH. Des traitements qui ciblent ces protéines et la zone de scellement, en cours de développement dans le domaine de l'ostéoporose, pourraient ainsi apporter un bénéfice important aux malades infectés par le VIH.
Ostéoclaste humain infecté par le VIH-1 (en rouge). La zone de scellement (en vert) impliquée dans la dégradation de la matrice osseuse est élargie. Les ostéoclastes sont des cellules géantes multinucléées (noyaux en bleu). Credits : Inserm.
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